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373 catastrophes ont été recensées en 2010 : La nature se déchaîne


Hassan Bentaleb
Samedi 29 Janvier 2011

2010 a été une année catastrophique  par excellence. Près de 373 catastrophes naturelles se sont produites dans le monde, causant la mort de 296.800 personnes, affectant plus de 20 millions d'autres et coûtant près de 110 milliards de dollars. C'est ce qui ressort du rapport du Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes (CRED) de l'Université catholique de Louvain, en Belgique, réalisé en partenariat avec l'organe de l'ONU chargé de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ONUSIPC).
Au palmarès des pays les plus touchés, on trouve pour la première fois les Amériques avec 75% de décès liés au tremblement de terre en Haïti.
L'Europe suit derrière, avec 20% du total des décès. La vague de chaleur qui a frappé la Russie, la tempête Xynthia, les fortes crues en France et les conditions hivernales extrêmes dans toute l'Europe en décembre ont été les principales causes de ces décès.
En Asie en revanche, les décès enregistrés ne représentent que 4,7% de la mortalité mondiale liée aux catastrophes alors que la région reste paradoxalement la plus affectée par des évènements climatiques extrêmes ayant entraîné le nombre de décès le plus élevé, à savoir les tremblements de terre d'avril en Chine qui ont tué 2.968 personnes et 530 en octobre en Indonésie,  les inondations de mai à août qui ont tué 1.691 personnes en Chine, 2.000 au Pakistan et 1.765 autres tués par des coulées de boue, des glissements de terrain ou des éboulements consécutifs aux fortes pluies et aux inondations survenues en août. Mais les deux catastrophes les plus meurtrières restent celles du séisme du 12 janvier en Haïti, qui a tué plus de 222.500 personnes, et la vague de chaleur de l'été en Russie, qui a fait environ 56.000 morts.
Par ailleurs, la catastrophe naturelle la plus coûteuse financièrement en 2010 a été le tremblement de terre au Chili en février, dont les dommages ont été estimés à 30 milliards de dollars.
Ces catastrophes naturelles font-elles désormais partie du passé ? La réponse est non, a affirmé en substance Margareta Wahlström, représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe. Selon elle, la tendance est à la croissance. «Nous allons voir des catastrophes de plus en plus fréquentes en raison de l'urbanisation sauvage et de la dégradation de l'environnement », a-t-elle souligné avant d'ajouter : « Les catastrophes naturelles liées au climat augmenteront aussi à l'avenir, à cause notamment du changement climatique ».
De son côté, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) tire la sonnette d'alarme. Elle a indiqué que les conditions météorologiques modérées ou violentes, liées au phénomène climatique la Niña, sont maintenant en place dans l'océan Pacifique équatorial et risquent de continuer à engendrer des perturbations au moins jusqu'au premier trimestre de cette année.
L'OMM estime également que parmi les conséquences de la Niña, figurent déjà les inondations et glissements de terrain qui ont eu lieu en Colombie d'avril à décembre 2010, et plus récemment les inondations dans le Queensland, en Australie, provoquées par des pluies diluviennes qui ont commencé à la fin décembre 2010.
Que faire ? « Nous devons agir maintenant et obtenir des résultats rapidement. Il est important que nous comprenions les causes directes des décès et des destructions des moyens de subsistance dans les catastrophes naturelles, pour pouvoir ensuite agir sur elles de manière efficace », a déclaré Debarati Guha-Sapir, directeur du CRED.
Cependant, il pense que la préparation aux catastrophes doit être revue à tous les niveaux. Selon lui, l'année 2010 a montré que nous devions faire mieux, non seulement pour l'intervention en urgence mais aussi pour la préparation et la prévention
Même son de cloche du côté de la représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophes. Elle estime que les gouvernements locaux, les responsables municipaux et leurs partenaires doivent intégrer l'adaptation au changement climatique dans leurs politiques de planification urbaine et que la réduction des risques aux catastrophes ne doit plus être traitée comme  une option de plus.
« Ce que nous appelons la « réduction des risques aux catastrophes », certains parlent «d'atténuation des risques » ou « de gestion des risques ». C’est l'outil stratégique et technique qui aide les gouvernements nationaux et locaux à assumer leurs responsabilités à l'égard des citoyens », a-t-elle conclu.
Mais qu'en est-il du Maroc ? Les catastrophes naturelles sont plus fréquentes ces dernières décennies (séismes, inondations, crues torrentielles, invasions acridiennes, désertification, sécheresse, glissement de terrains). Elles ont été à l'origine de pertes considérables en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Le hic, elles ont mis à nu plusieurs faiblesses intrinsèquement liées à la vulnérabilité du tissu socioéconomique et des infrastructures de base, ainsi qu’aux insuffisances sur le plan institutionnel, technique et organisationnel, pour faire face à des catastrophes d'une telle ampleur.
La problématique des risques majeurs ne semble pas figurer parmi les actions prioritaires des ministères. Nos responsables attendent que des drames effroyables surviennent pour prendre conscience et réagir.
 Le Plan d'action national pour la protection de l'environnement (PANE), composé de 166 mesures en matière d'environnement dont 13  pour la prévention des catastrophes naturelles et des risques technologiques majeurs, ne semble pas donner des résultats tangibles sur le terrain. La multiplication des acteurs et le manque de coordination entre intervenants, paralysent le dispositif et le rendent caduc.
Il est sans doute temps de s'adapter pour réduire notre vulnérabilité et gérer les risques en urgence. 


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