2ème édition de Moonfest de Lalla Takerkoust : Trois jours de fantaisie, les pieds dans l’eau


AYOUB AKIL
Lundi 4 Mai 2009

2ème édition de Moonfest de Lalla Takerkoust : Trois jours de fantaisie, les pieds dans l’eau
Partage d'émotions, de voix enchanteresses et de décors somptueux, Moonfest vient de fêter en plein air sa deuxième édition.  Du 1er au 3 mai 2009, Lalla Takerkoust  a ouvert  ses portes sur un festival de musique et de sport en plein air où se sont côtoyés, jusqu'à la nuit, des artistes de talents de tous styles et pour tous les goûts. La découverte a été au rendez-vous.
 Plus convivial, plus diversifié, moins coûteux que la majorité des festivals de cette catégorie, Moonfest affiche complet en 2009.  Entre sport, nature et musique, cet événement, en l’espace de deux ans, est devenu un rendez-vous incontournable de centaines, voire des milliers, de Marocains et d’étrangers  avides de grand air, de grands espaces, de fête, de rêve, de vacances et de tolérance. Il s’est déroulé dans le village du Bivouac au cœur de Lalla Tekekoust, situé à 30 kilomètres de Marrakech.
Une ambiance bon enfant
Trois jours durant, plus de huit groupes, tous styles musicaux confondus, s’y sont produits. Du reggae à la musique berbère, en passant par le rock, le ragga, le punk, gnawa, entre autres, la programmation du Festival était de qualité, ambitieuse et éclectique.
Vendredi 1 er mai 2009, le public avait droit à l’exclusivité de l'édition: le nouvel album d'Amazigh Kateb. C'était  l'occasion d'apprécier les nouveaux tubes de «Bush Met» en avant-première. Cette première étape de la tournée internationale du fils de Kateb Yacine, l'un des classiques de la littérature maghrébine francophone, a rencontré un vrai succès. Et malgré quelques problèmes techniques, l’expérience d’Amazigh a fait le reste. Tantôt revendicatif et réaliste, tantôt  ironique, il a entraîné ses fans dans un tourbillon musical dont ils n’ont pas pu sortir indemnes. Le tout avec son palpitant mélange de musiques traditionnelles du Maghreb, de raga, punk, rock, chaâbi et gnawa, sur des textes engagés. Tout au long de son show, Amazigh a dégagé une grâce un peu altière qui a de lointains rapports avec l'humilité des gens du désert. Muni de son guembri, Amazigh se transforme en diable de scène. Mais juste avant cette prestation, on avait le plaisir de revoir les lauréats de Génération Mawazine, et du prix L’Boulevard 2008, Mayara Band, un groupe de fusion très prometteur. Et en clôture de ce premier jour du Festival,  les amateurs de la musique gnawa ont eu droit à un concert inédit du grand mâalem gnaoui Hamid Kasri.  Ce dernier a passé en revue pratiquement quelques-unes des meilleures chansons de son répertoire. Sans oublier la reproduction de «Al Massira Al Khadra» ou La Marche Verte de Jil Jilala. 
Le Lendemain, le leader de la «Haîha music», les Hoba Hoba spirit  ont ensorcelé le public avec l'immuable qualité de leurs prestations scéniques, particulièrement travaillées, généreuses et efficaces. Le groupe de reggae marocain Ganga Vibes n’était pas en reste.  Mahmoud Bassou, le fondateur du groupe, épaulé par une équipe bien soudée de musiciens nous a fait voyager avec son impressionnante série d'excellents morceaux, efficaces et tranchants. Et enfin, le public de la musique berbère a assisté à un concert fiévreux de la frénétique Aïcha Tachinouite. Sans oublier le groupe Unified jonglant entre rock pogressif et metal.
Un voyage décoiffant
Voyager et profiter d’espaces ludiques et de découvertes à moindre frais est le meilleur moyen de se mettre en condition pour les vacances.
Tel était l’objectif de cette manifestation. Au-delà de son aspect musical et sportif, Moonfest est une occasion pour découvrir les mille et un secrets de Lalla Tekerkoust et de son village.
Le chemin est agréable et surprenant par les différents paysages qu’il traverse. On peut se trouver parfois seul au monde dans de grandes étendues.
Tout au long du parcours, les festivaliers ont eu cette sensation. Pour les adeptes de la vie sous tente et d’un retour à la nature, on a prévu 400 lits dans le bivouac aménagé sur le site.
Des ateliers inédits
Moonfest a su suffisamment attiser la curiosité de son public. Les organisateurs ont provoqué des rencontres, des stands, des démonstrations, des animations, et des expositions sur place. On a animé aussi des ateliers pédagogiques dynamisant cette vie rurale à dominante berbère. Dans ce sens, deux ateliers de discussions ont été réservés pour les femmes de la région. Le premier animé par Hayat El Machfoua avocate à Marrakech sur le thème du  droit de la femme. Et le deuxième sur la santé de la femme, animé par Hind Al Aloui, gynécologue à l’hôpital provincial Mohammed VI de Tahannaoute. Ces deux ateliers sont organisés par l’Association Afoulki des femmes d’Alhaouz. Pour les enfants, un atelier de D-jing a été assuré par des professionnels de la musique.
Bref, des centaines de festivaliers ont été accueillis gratuitement en trois jours. Ce n’est pas moins une opportunité autant pour le public que pour les groupes participants. En effet, Moonfest demeure un Festival alternatif, indépendant, à dimension internationale où l’on se fait comme une seconde famille. Une ambiance bon enfant faite de rencontres et de divertissements.


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