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25 millions de personnes en sont affectées : La maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité


Par Henriette Sarraseca - MFI
Lundi 18 Mai 2009

25 millions de personnes en sont affectées : La maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité
La génération actuelle d’adultes n’échappera
peut-être pas à cette terrible affection qu’est la maladie d’Alzheimer et qui frappe déjà 25 millions de
personnes dans le monde. L’OMS s’attend à ce que le nombre de malades soit multiplié par quatre en Chine et en Inde, par cinq en Amérique latine, en Afrique du Nord et au
Moyen-Orient. Pourtant,
il existe d’ores et déjà assez de constats scientifiques montrant qu’il est possible de la prévenir.

L’Alzheimer est-il «dû» au vieillissement?

Non, il n’est pas «dû» à une dégénérescence supposée inévitable. De nombreux centenaires conservent l’essentiel de leurs fonctions cognitives et, inversement, on a vu des cas avant 40 ans, pour la plupart dits génétiques mais pas toujours. La maladie est-elle associée ou «liée» au vieillissement ? Seulement dans la mesure où, ainsi que le fait remarquer le Dr Aranda, «le vieillissement ne fait qu’augmenter le nombre d’individus chez lesquels les troubles associés ont suffisamment de temps pour se développer. Mais il n’en est pas la cause».  «La maladie a longtemps été conçue comme un phénomène irrémédiable de fin de vie, peut-on lire sur le site du ministère français de la Santé. Mais, au cours de la dernière décennie, les progrès dans sa compréhension ont permis de voir qu’elle était bien une maladie comme les autres, certes très grave, mais sur laquelle il était possible d’agir. »

Ce que les scientifiques ont observé

Les scientifiques ont donc observé un ensemble de dysfonctions cérébrales spécifiques : déficit de la transmission entre les synapses ; accumulation de plaques amyloïdes entre les neurones ; enchevêtrement de neurofibrilles à l’intérieur de ces neurones ; mort neuronale ; insuffisance grave de l’irrigation du cerveau ; atrophie de certaines de ses zones dont l’hippocampe (considéré comme le «siège» de la mémoire); manque d’acétylcholine (mais aussi d’autres neuromédiateurs) ; résistance à l’insuline avec déficit en glucose… Effet logique de ces dysfonctions : le cerveau malade est le siège d’une inflammation permanente, productrice de radicaux libres.
Au-delà de ces observations, on recherche, encore en amont, des causes premières. Certains chercheurs s’interrogent sur l’implication d’infections virales, notamment l’herpès. Depuis longtemps, on a constaté aussi que le cerveau des malades contient des quantités anormales d’aluminium, métal toxique, et plusieurs études menées aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, en France (Pr Jean-François Dartigues, université de Bordeaux) incluent l’aluminium parmi les facteurs de risque. Or, l’aluminium est devenu omniprésent : dans l’eau du robinet, l’alimentation moderne (certains aliments, ustensiles de cuisine, cannettes et boîtes de conserve, feuilles et barquettes jetables qu’on ne devrait jamais chauffer, additifs) ; on en trouve aussi dans la plupart des déodorants et certains dentifrices, de même que dans des médicaments (il est très concentré dans les antiacides pour l’estomac, largement prescrits et consommés) et dans certains vaccins.

Toxiques et autres facteurs

La «piste iatrogène» mène aussi à l’exposition à des anesthésiques, et aux molécules anticholinergiques : une équipe de l’Inserm a mis en évidence en 2006 un trouble «comparable à un début de maladie d’Alzheimer, provoqué par la consommation de ces médicaments, prescrits de manière courante chez les personnes âgées pour l’incontinence, le Parkinson ou certains troubles psychiatriques »…
D’autres chercheurs travaillent sur les taux de mercure, de plomb, de cuivre. D’autres encore sur l’implication des pesticides. Car on sait que les facteurs toxiques peuvent favoriser la précipitation des protéines, perturber la santé des cellules, et notamment le travail incessant des enzymes, ces micro-ouvriers sans lesquels aucune transformation chimique ou métabolique indispensable à la vie ne serait possible. L’exposition «professionnelle» aux champs électromagnétiques, ainsi que cela est relevé par le ministère français de la Santé, a désormais sa place dans cette recherche : « Cette exposition interférerait avec l’homéostasie du calcium provoquant l’accumulation de peptide amyloïde» ; des médecins ont par ailleurs écrit que l’utilisation prolongée du mobile rend le cerveau plus perméable à tous les toxiques.

Nutrition saine et mode de vie

La nutrition et plus largement le mode de vie semblent jouer un rôle primordial. Côté recherche médicamenteuse, les molécules chimiques, inhibiteurs d’enzymes ou candidats-vaccins testés et utilisés à ce jour n’ont qu’une action partielle et très modérée sur les symptômes de l’Alzheimer, et ils s’avèrent parfois très dangereux.
La vraie solution réside donc dans la prévention primaire. Certes, des études ont montré que les statines (inhibant la production de cholestérol par le foie) et les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pourraient peut-être influer en partie sur la progression de cette maladie qui s’aggrave à bas bruit pendant dix ou vingt ans avant le diagnostic. Mais cela au prix d’effets secondaires parfois graves. Autant utiliser alors des plantes et des substances naturelles (ayant aussi fait l’objet d’études) comme le curcuma, la lécithine, la sauge, le cassis, l’Huperzia serrata, le resvératrol, les vitamines B, les oméga 3…
L’excès de nourriture, de graisses saturées, d’huiles raffinées et chauffées, de lipides hydrogénés (acides gras «trans» des margarines, des biscuits, barres ou plats achetés tout prêts), d’hydrates de carbone, de sucre – tout comme pour les maladies circulatoires et le diabète – sont des facteurs de risque d’Alzheimer. Prudence également vis-à-vis de tous les additifs alimentaires industriels. A l’inverse, rappelle le Dr Aranda, «on a constaté dans cette maladie des carences en vitamines A, E, C, D, B1, B6, B9, B12, antioxydantes et nécessaires aux neurotransmetteurs… Les poissons et aliments riches en oméga 3, les légumes réduisent le risque de développer la maladie». De même que les jus frais de fruits et de légumes (étude scientifique de septembre 2006).
Le Dr Jean Seignalet, immunologue, notait que parmi ses patients, même âgés, suivant son « régime ancestral », aucun cas d’Alzheimer n’avait été signalé. Les auteurs de l’article scientifique cité plus haut concluent, suite à une étude de quatre années sur plus de 2 200 New-Yorkais, qu’une alimentation de type méditerranéen est hautement protectrice. Ancestral, crétois ou japonais, la plupart des régimes traditionnels risquent… de faire baisser les risques.
Un mode de vie sain et protecteur inclut aussi un minimum d’exercice physique et cérébral, la réduction du stress chronique délétère pour le cerveau, le maintien d’une activité créatrice, et un examen de la part éventuelle de la psychologie (dépression, sentiment d’inutilité). Un mode de vie sain que le Dr Aranda conseille de «mettre en place dès la quarantaine!»



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