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22ème anniversaire de la disparition d’Abderrahim Bouabid

Un homme d’Etat issu du peuple


Mercredi 8 Janvier 2014

22ème anniversaire de la disparition d’Abderrahim Bouabid
Le 8 janvier 1992, Abderrahim Bouabid s’éteignait. A 69 ans, le leader de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) avait rendu son dernier souffle, après une vie dédiée au combat, à la liberté, à la démocratie. « La prison est préférable au silence sur un sujet qui touche à l’avenir du pays», disait-il. 
22 ans après son décès, le souvenir de ce militant à la vie, à la mort, est toujours vivace et son héritage immense. Tous ceux qui avaient  côtoyé celui que les Ittihadis continuent de l’appeler dans une marque de respect à la fois impérissable et affectueuse Si  Abderrahim. Le regretté fut le produit du peuple. C’était un homme d’Etat, un dirigeant, un leader et un combattant qui est sorti du peuple marocain alors sous occupation coloniale. Cette appartenance au peuple et aux couches populaires a comme porté le combat du leader disparu. « Le principal facteur de la détérioration de la situation au Maroc est l’absence de démocratie et la rupture avec le peuple (…) La principale revendication qui a caractérisé la lutte politique au Maroc après l’indépendance est celle qui consiste à donner la parole au peuple », avait déclaré Abderrahim Bouabid en 1968 alors qu’il procédait à un diagnostic de la situation politique en terre marocaine. L’homme n’a jamais craint de clamer haut et fort ses convictions. Et ses convictions se sont fortement exprimées dans la lutte contre l’occupant alors qu’il était jeune instituteur à Fès et qu’il s’engagea, à la fin des années 30, dans les cellules nationalistes.  Son héritage est immense dans sa lutte contre le colonialisme et sa participation à la victoire par son appartenance politique qui a permis au mouvement national d’avoir un avocat auprès de l’opinion publique mais aussi des gouvernements des pays occupants et de mobiliser, en interne, la population, notamment la classe ouvrière pour qu’elle rejoigne la lutte du mouvement national. Abderrahim Bouabid est, en effet, l’un des architectes du Manifeste de l’Indépendance dont il sera d’ailleurs l’un des plus jeunes signataires. Infatigable, l’avocat plaide, négocie, milite. A l’aube de l’indépendance marocaine,  il fait naturellement partie de la délégation qui négocie avec le gouvernement de Guy Mollet les accords du 2 mars 1956 qui consacreront l’abrogation du Traité du Protectorat. C’est en ces temps de résistance et de combat contre l’occupation que Abderrahim Bouabid a forgé ses qualités de grand nationaliste, de militant au long cours et de résistant acharné et cartésien. Pour lui, la politique n’a jamais été une fin mais un moyen de formation, d’éducation et d’accompagnement. C’est ce qui explique ses différends avec certains qui n’avaient pas la même notion de la politique. Il faut le dire, Bouabid n’appréhendait jamais la politique par la petite lucarne. Loin s’en faut.
Dans la construction du Maroc indépendant aussi,  le legs de Bouabid est immense. Ministre de l’Economie nationale sous les gouvernements Bekkaï en 1956 et Abdallah Ibrahim en 1958,  il est l’un des principaux initiateurs du chantier de la libération économique avec la création du dirham, l’installation de la Banque centrale et d’instruments économiques telles que la CDG et la BNDE. En outre, il a été à l’origine du premier plan quinquennal de 1960-1964, un plan qui a permis de faire la liaison entre l’indépendance du pays et son développement économique et social. Il a contribué à la mobilisation du peuple marocain, à sa formation, à son ouverture au monde pour que soit construit le Maroc de l’après-indépendance. 
Le regretté a également été l’un des architectes du processus de démocratisation enclenché dès le début des années 90. Son combat pour la démocratie était loin d’être un slogan de plus dans un discours enflammé. Il était dans la lutte populaire mais légale pour bâtir une démocratie véritable et permettre au peuple d’exprimer librement ses choix dans les domaines politique, économique, social et culturel. Une lutte populaire et légitime pour un avenir meilleur.  
Indépendance, premiers jalons d’une économie libérée, démocratisation,… l’héritage d’Abderrahim Bouabid est donc à la mesure de ses combats, nombreux. 


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