Selon un porte-parole des rebelles, Chamseddine Abdoulmoulah, les mercenaires capturés ne portaient pas de papiers d’identité, mais « ils ont dit qu’ils étaient algériens et avaient un accent algérien ». Il a précisé à l’AFP que plusieurs cartes d’identité et passeports algériens avaient été trouvés dans un bâtiment proche, à Ajdabiya. « Ils ont affirmé qu’ils vendaient du haschich (…) et ils avaient du haschich sur eux », a-t-il dit, en évoquant une histoire « dingue ».
M. Abdoulmoulah a expliqué que le groupe de 18 mercenaires avait été amené dans une ville sur la ligne de front par un habitant, fidèle au régime de Mouammar Kadhafi. Ce dernier a également été capturé.
Le porte-parole des rebelles, qui a précisé que les prisonniers étaient bien traités, a accusé l’Algérie de soutenir Mouammar Kadhafi, affirmant que ce pays « fermait les yeux » sur la venue de mercenaires. « C’est triste. Ils ont (en Algérie) la même sorte de dictature que nous avons ici », a-t-il déploré.
Depuis le début de l’insurrection en Libye, diverses sources libyennes et étrangères ainsi que des journaux soutiennent que Kadhafi a obtenu le concours de l’Algérie pour mater la rébellion.
Pilotes de chasse, mercenaires et soutien logistique à travers des avions militaires, ce concours des Algériens se présente sous diverses formes, y compris celle de l’embrigadement et de l’envoi de militaires appartenant au Polisario censés être sans foi ni loi.
Flash back ! Vendredi 25 février dernier, El Husseini, deuxième secrétaire de l’ambassade de Libye à Pékin, qui a rejoint les rangs de l’opposition contre le régime de Kadhafi, avait accusé sur la chaîne Al Jazeera le Président algérien d’avoir mis à la disposition du colonel Kadhafi des avions militaires algériens pour le transport de mercenaires vers la Libye.
Mercredi 2 mars, dans une conférence de presse, le porte-parole du Conseil national libyen (CNL), avait ouvertement accusé, lui aussi, l’Algérie de porter assistance au régime de Kadhafi en envoyant des mercenaires combattre auprès des forces restées fidèles au colonel pour mater l’insurrection libyenne.
Lundi 7 mars, le quotidien Al Sharq Al Awsat avait affirmé, citant des sources libyennes non identifiées, que le colonel Kadhafi avait engagé des dizaines de pilotes syriens, algériens, serbes, ukrainiens et roumains pour piloter ses avions de chasse qui bombardaient les bastions des insurgés .
Comme il n’y a pas de fumée sans feu, l’Algérie qui a certes démenti catégoriquement ces informations, semble soutenir en sous-main les troupes de Kadhafi dans l’objectif de mettre fin à la rébellion libyenne, devenant ainsi une base internationale d’enrôlement des mercenaires.
Ces affirmations coulent de source tant les accusations proférées par des portes-parole des rebelles reviennent sur les devants de la scène à chaque tournant de la guerre qui embrase actuellement la Libye. Il est vrai que la position algérienne à l’égard de ce qui se passe dans ce pays est loin d’être un chef-d’œuvre de clarté. Loin s’en faut. Et les précisions alambiquées des officiels algériens distillées par doses homéopathiques ont rajouté une couche à ce qui s’apparente à une mise en accusation en bonne et due forme. Alger qui, faut-il le rappeler, «soutient totalement la mission de l’Union africaine qui consiste à réclamer un cessez-le-feu, qu’il s’agisse des combats entre frères ou des frappes aériennes menées par des acteurs externes», met sur un même pied d’égalité le bourreau et ses victimes. Qui dit mieux ?
Le rapatriement des Marocains de Libye se poursuit
Un avion de la RAM a quitté, dimanche après-midi, l'aéroport de Djerba (sud de la Tunisie) à destination de Casablanca avec à bord 234 Marocains.
Quelque 100 autres Marocains attendent au même aéroport l'arrivée d'un second appareil en provenance du Maroc pour assurer leur rapatriement.
Ce groupe est arrivé samedi au point de passage frontalier Ras-Jdir à bord de huit autocars assurés par les services consulaires marocains à Tripoli qui ont également dépêché deux membres de leur personnel pour assister ces Marocains dans l'accomplissement des formalités de transit des frontières libyennes, a indiqué à la MAP le consul général du Maroc à Tripoli, Ali Lamsili.