12ème édition du Festival “Maghreb si loin si proche” au Sud de la France

Projection de sept films marocains


AYOUB AKIL
Samedi 10 Janvier 2009

12ème édition du Festival “Maghreb si loin si proche” au Sud de la France
Le cinéma marocain continue à impressionner le monde. Pour sa 12 ème édition,  le Festival «Maghreb si loin si proche » a choisi de mettre en lumière l'évolution du 7 ème art marocain. Prévue du 8 au 27 janvier dans les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Aude (Sud de la France), cette édition sera marquée par la projection de sept films marocains. Il s'agit de "Française" de Souad El-Bouhati, "Islamour" (Saâd Chraïbi), "Casanayda" (Farida Belyazid), " Les cœurs brûlés" (Ahmed El-Maanouni), "Adieu mères" (Mohamed Ismaïl), "Le tableau" (Brahim Fritah) et "Nos lieux interdits" de Leïla Kilani.
A commencer par «Française», un excellent premier long-métrage réalisé par la Franco-marocaine Souad El-Bouhati.  Le synopsis du film « Française » veut que Sofia soit « née en France de parents maghrébins, passe une enfance heureuse dans sa cité de province. Son père ayant le mal du pays, elle se retrouve dans une ferme au Maroc. Elle a dix ans à peine. Elle se jure de passer son bac afin de retourner en France à dix-huit ans. Mais la vie s'arrange toujours pour bouleverser nos plans ». Cette comédie dramatique, de 1h24 min produite en 2007, est bien servie par une équipe de comédiens sympathiques, en bonne entente et capables de gagner les faveurs du public. Il s'agit de Hafsia Herzi dans le rôle de (Sofia adulte), Farida Khelfa (la mère), Maher Kamoun (le père) Amal Ayouch (Mme Laktani) Aymen Saïdi (Rachid adulte) Alexandra Martinez (Sofia enfant) Sihame Sani (Fouzia adulte).
Après une projection en avant-première applaudie par les professionnels, le film a été surtout salué par la critique. Un vrai bijou tant dans la forme que dans le contenu. En témoigne, le journaliste et critique de cinéma, Jacques Mandelbaum.  « Cette histoire pathétique se confronte à un sujet grave, mais ne trouve pas les arguments de mise en scène pour en faire autre chose qu'un film relativement convenu », avait-il écrit dans les Cahiers de cinéma au quotidien français « Le Monde». Alors que  Brigitte Baudin, également journaliste et critique de cinéma, compare le film à un tableau de peinture « réaliste » dans un article publié dans les colonnes du quotidien français «Le Figaroscope».
On retient également « Casa Nayda » de Farida Belyazid, un documentaire d'environ une heure, réalisé en 2007. Cette première mondiale témoigne de ce Maroc qui bouge grâce à ses jeunes citoyens. Il reflète l'image d'une société où les laissés pour compte finissent par dire leur mot par le biais de la musique urbaine. Bien qu'ils soient bercés par la culture afro-américaine, nos jeunes musiciens ne délaissent pourtant pas l'accent d'ici. Ils s'appuient sur le darija en guise d'armes a donné plus de crédibilité à leurs messages de proximité. Raison pour laquelle, la presse nationale ne cesse de vanter unanimement les mérites de cette expérience contemporaine. Devenue un genre installé et un écho socio-culturel dédié à plusieurs générations, celle-ci est connue le nom « Movida » ou tout simplement « Nayda » comme chez nous. En outre, on notera la projection du long-métrage «Islamour» du talentueux  Saâd Chraïbi. Avec ce film, Saâd Chraïbi rattache la société marocaine au contexte international du 21ème siècle, et traite de l'impact psychologique des événements du 11 septembre sur une famille mixte. A travers cette famille, c'est évidemment toute la société marocaine qui est interpellée par le problème du regard le l'Occident sur elle et son propre regard sur l'Autre.
« Au lendemain des évènements du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, un nombre important d'arabes musulmans étaient obligés de quitter ce pays. Une famille maroco-américaine, père marocain, mère américaine et leurs enfants décident de rentrer au Maroc. Leur retour pose le problème du regard négatif que jette l'occident sur la culture arabo-musulmane. Au sein de cette famille un conflit se noue entre les parents, opposant leur retour aux racines du père. Dans ce film, Saâd Chraïbi continue de scruter la société marocaine comme il l'a fait dans ses films précédents : Femmes et femmes, Soif, Jawhara fille de prison (et autres téléfilms) où il s'est attaqué de manière visiblement courageuse et résolument artistique à des sujets d'une importance cruciale pour l'évolution vers un Maroc moderne », lit-on dans le synopsis du film.
Alors que  "Les cœurs brûlés" (Ahmed El-Maanouni), "Adieu mères" (Mohamed Ismaïl), "Le tableau" (Brahim Fritah) et "Nos lieux interdits" de Leïla Kilani seront aussi de la fête. Ils seront respectivement projetés pour le grand bonheur des cinéphiles avides de découverte et de voyage.



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