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Massoud Bouhsin explique que «la pandémie a eu de nombreuse répercussions sur le secteur, tant au niveau social que culturel. Au niveau social, elle a coïncidé avec la période de l’année où l’activité théâtrale est à son apogée. De plus, le travail théâtral est basé sur la présence du public, alors que les activités culturelles liées au spectacle étaient les premières à être suspendues et seront probablement les dernières à être de nouveau lancées. D’autant que la saison 2020 n’a pas eu l’opportunité d’éclore, ce qui résume assez bien la souffrance sociale que subit une grande partie d’artistes qui vivent de leur art». «Au niveau culturel, les répercussions de la pandémie seront “profondes”, car l’impact sur la production culturelle est telle qu’un retour à la normale sera impossible. Dans cette situation, il sera même difficile de préserver certains acquis de la scène culturelle marocaine, au vu de la “nonchalance” du département de tutelle, à la fois avant et durant le confinement», dit-il.
Concernant le rôle dévolu au théâtre pour réduire le stress causé par le confinement, le président du syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques souligne que «l’art, y compris le théâtre, peut jouer un rôle important durant la période de confinement à travers des programmes alternatifs. C’est d’ailleurs ce qu’on a vu dans de nombreux pays où les réseaux sociaux ont été mis à profit pour présenter des monologues, des enregistrements de pièces théâtrales ou encore à travers la diffusion en direct de genres nouveaux comme le théâtre de conférence». Et d’ajouter: «Il existe des initiatives similaires ici et là au Maroc, mais les initiatives du département de tutelle restent “limitées”, car à l’exception de certaines directions régionales de culture, l’offre culturelle alternative dans le domaine théâtral reste “insuffisante”».
Pour ce qui est de sa vision pour promouvoir le secteur théâtral après la Covid-19, Bouhsin explique que «la promotion du secteur artistique en général a besoin d’un gouvernement agissant et intéressé par le secteur». «Le théâtre a été confronté à de “nombreux obstacles” dernièrement et avec la crise de Covid-19, nous avons remarqué une absence de vision claire de la part du secteur culturel. Nous estimons donc qu’il faut une intervention sur trois principaux niveaux» ajoute-t-il. Et de poursuivre : «D’abord, il faut accorder une importance à l’aspect social, notamment pour les artistes détenteurs de la carte d’artiste ou de la carte du Centre cinématographique marocain, qui vivent uniquement de leur art. Ensuite, il faut adopter des programmes alternatifs pouvant assurer la continuité de l’offre culturelle et notamment théâtrale durant la période de confinement. Le troisième niveau concerne la planification de l’après coronavirus, en rentabilisant cette période de confinement à travers l’élaboration de projets artistiques et l’annonce des subventions théâtrales pour l’année 2020. Cela permettra un gain de temps. En cas de prolongation de la durée de confinement, les subventions peuvent être prolongées».