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Roman vif, sensuel, chaleureux et pétri d’humanité, «Rue du pardon», paru l’an dernier, est une ode au féminisme des Marocaines à travers le portrait de Hayat, enfant mal-aimée d’un quartier défavorisé de Marrakech, qui découvre les chemins de la liberté par la danse et le chant des “chikhats”, ces femmes souvent victimes de préjugés à cause de leurs mœurs libres.
Il fait dire que la condition humaine a toujours été dominante dans le travail de Mahi Binebine. «Quand on est un écrivain du Sud, on n’a pas trop le temps de regarder son nombril. Bien au contraire, on se lance intuitivement dans une mission donquichottesque, avec une volonté de redresser les torts», explique-t-il dans un entretien accordé à nos confrères de «La Tribune de Marrakech». «L’envie de remédier aux phénomènes sociaux est omniprésente dans mes œuvres», souligne-t-il. Et d’ajouter: «J’ai traité l’esclavage, l’immigration clandestine, le terrorisme, la drogue… Mes romans ne relèvent pas de la littérature militante, mais j’essaye, à mon échelle, de faire bouger les choses et tirer la sonnette d’alarme».
Professeur de mathématiques, Mahi Binebine a décidé à la fin des années 80 de rendre le tablier pour se consacrer à ses passions premières: la peinture, la sculpture et l’écriture avec un premier ouvrage paru en 1992. Il a depuis publié de nombreux romans qui l’ont confirmé comme l’un des écrivains marocains les plus brillants, et dont plusieurs ont été traduits dans une dizaine de langues, notamment «Les Étoiles de Sidi Moumen» (Flammarion 2010 ; J’ai lu 2013) qui a également été adapté au cinéma par Nabil Ayouch (Les Chevaux de Dieu, primé à Cannes).
Né en 1959 à Marrakech et après avoir longtemps vécu en France, aux Etats-Unis et en Espagne, Mahi Binebine décide en 2002 de revenir s’installer dans sa ville natale, où il vit et travaille actuellement. Ses peintures font aujourd’hui partie de la collection permanente du musée Guggenheim de New York, entre autres.
Pour ce qui est du Prix attribué à Mahi Binebine, et qui, selon les organisateurs, lui sera remis «le 3 octobre au cours d’une grande cérémonie à Perpignan», il a été fondé en 1985 par le Centre méditerranéen de littérature. Il récompense chaque année plusieurs ouvrages traitant d’un sujet en lien avec la grande bleue. L’édition précédente été attribué à Jérôme Ferrari pour son roman “A son image” (Actes-Sud).
Au palmarès de ce prestigieux prix on retrouve des noms illustres comme Jules Roy, lauréat 1989 pour ses «Mémoires barbares» (Albin Michel), Tahar Ben Jelloun en 1994 avec «L’homme rompu» (Le Seuil), Hector Bianchotti en 1996 pour son œuvre « Ce que la nuit raconte au jour » (Grasset), Edmonde Charles-Roux en 2001 pour « L’homme de Marseille » (Grasset), ou encore Jean-Paul Mari en 2002 pour «Il faut abattre la lune» (Nil Editions).