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Ils avaient démissionné en bloc mi-février après plusieurs semaines de crise ouverte, précipitant une crise inédite dans le cinéma français. Jusqu’ici opaque et fondé sur la cooptation, le fonctionnement des César est largement simplifié. Les 4.313 membres de l’Académie, ces personnalités et professionnels du 7e art qui décernent les récompenses les plus convoitées du cinéma français, pourront désormais se présenter et élire pour quatre ans leurs représentants dans l’association qui organise la cérémonie. Ces nouveaux élus s’ajouteront aux professionnels français ayant décroché un Oscar, qui étaient déjà membres de droit, ainsi qu’aux autres anciens membres qui feront la demande, d’ici fin juillet, de conserver leurs sièges. Ces élections, cruciales pour tourner la page d’une institution accusée d’opacité et d’entre-soi par de nombreuses personnalités du 7e art, devraient avoir lieu avant début septembre. La réforme met aussi l’accent sur l’égalité hommes/femmes, la crise ayant jetée une lumière crue sur la place réservée à ces dernières dans le cinéma français.
Deux semaines après la démission collective des administrateurs, la 45e cérémonie des César avait en effet été marquée par des manifestations féministes et le départ fracassant de l’actrice Adèle Haenel, quand Roman Polanski, visé par des accusations de viols, s’est vu attribuer en son absence le prix de la meilleure réalisation.
Les nouveaux statuts comportent une mesure phare : la présidence des César sera désormais assurée par un “tandem” des deux sexes. La “parité intégrale” devra aussi être strictement respectée dans l’assemblée générale de l’association, son conseil d’administration et son bureau. Le tout pour des mandats de deux ans, renouvelables une fois. L’ancien président à la gouvernance controversée, le producteur Alain Terzian, parti avec la crise, avait passé 17 ans aux commandes.
Les futurs dirigeants devront ensuite s’atteler à une deuxième tâche : renforcer “la parité, la diversité et la représentativité” de l’Académie des César elle-même, suffisamment rapidement pour pouvoir organiser l’édition 2021. Avec cette réforme, menée sous l’égide du Centre national de la cinématographie, qui ne finance par les César mais avait été appelé à la rescousse face à la gravité de la crise, l’Académie franchit un premier cap. Avec l’objectif de sauver l’institution, apparue en décalage avec des enjeux qui agitent le cinéma, en France et au-delà. “C’est une petite révolution !”, s’est réjouit le producteur Alain Rocca, 64 ans, présent lors du vote. “Il faut maintenant qu’une nouvelle génération prenne la main, l’idée c’est de faire un appel d’air pour que des nouveaux puissent penser ce que doivent être les César des années 2020”, a-t-il expliqué à l’AFP.
“Le risque, c’est qu’il y ait plein de monde pour gueuler sur ce qui ne va pas, mais moins pour se retrousser les manches pour les César 2021”, pointe-t-il. “On est sur la bonne voie, et l’impératif c’est que les César se poursuivent dans les meilleurs conditions possibles”, abonde l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, 90 ans, qui a pu voter par procuration.