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Maliens, Algériens, Mauritaniens,
Sénégalais, Nigériens et Marocains autour
des mêmes tables et vivant côte à côte sous
des tentes en plein désert, le temps d’un
festival et d’une caravane pour la paix …
Tel est l’esprit du concept «Taragalte».
Oum qui revient à ses origines, Aziz Sahmaoui et son amour de la chanson spirituelle, Tinariwen et leurs icônes Brahim et Imahran, fils légitimes des Tinariwen, avec Ayad et Faris devenus également les oiseaux du désert qui volent désormais de leurs propres ailes… et enfin cette jeune troupe mauritanienne qui accueille à bras ouverts tout le monde dans le sens de l’hospitalité sahraouie avec des verres de thé.
Ils sont tous là, en voisins. Avec leurs tentes en plein désert, leurs cœurs ouverts et généreux et leur souhait de réaliser ce brassage culturel et cette harmonie auxquels fait défaut la vie politique et économique entre peuples nord-africains. Et depuis le début, en 2009, c’était le secret et l’essence de tout un festival et de toute une idée… Né de la volonté d’une équipe de jeunes Marocains d’origine nomade saharienne souhaitant apporter leur modeste contribution à un développement socioéconomique de la région en étroite collaboration avec des institutions nationales et internationales, Taragalte avait un objectif principal : mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel du désert en respect total de son environnement naturel et culturel.
Plusieurs volets d’activités sont menés en même temps, dont les actions écologiques, les initiatives socioéconomiques et les ouvertures touristiques visant à renforcer les échanges culturels et humains entre les différentes communautés nomades et autres en hommage à l’époque des grandes caravanes afin de revaloriser l’art traditionnel, appui essentiel pour un nouvel élan de la modernité.
Le concept de «Taragalte» a ainsi misé sur la préservation de l’environnement fragile du Sahara, la création d’un centre culturel et d’une école de musique, la construction d’un écolodge, la transformation du bivouac «Le Petit Prince» pour un plus grand respect de l’environnement ainsi que la formation d’un groupe de musique. A la 7ème édition, les organisateurs sont fiers de voir leurs rêves devenir réalité. Le groupe «génération Taragalte» est bel et bien une réalité et il est présent dans plusieurs manifestations au Maroc et à l’étranger. L’école de musique a ouvert ses portes pour les enfants de la jolie bourgade de Mhamid El Ghizlane, le bivouac «Petit Prince» est désormais un lieu répondant aux normes environnementales. Mais beaucoup de choses restent à faire et Halim Sbai, directeur du festival en est conscient : «Nous avons beaucoup d’idées, et nous comptons les traduire dans les faits avec le temps, nous essayons de rendre compatibles nos rêves et nos moyens».
Si «Taragalte» signifie l’ancien nom de Mhamid El Ghizlane, le mot «Zaïla» que porte l’Association organisatrice, n’est pas connu du grand public. Les personnes âgées de la bourgade expliquent qu’il s’agit du «Passager éphémère» et désigne aussi le dromadaire en hommage à cet incontournable vaisseau du désert sans lequel leur mode de vie nomade ne saurait subsister.
Ce mot magique d’où sont dérivés «Azalaï» (les fameuses caravanes de sel) et «Azouzal» (le dromadaire adulte dompté et résistant) décrit le passage éphémère de l’homme sur terre et nous interpelle tous sur notre responsabilité vis-à-vis de l’environnement fragile du désert, vivier d’espèces animales et végétales aussi précieuses que les êtres humains. Protéger le désert du Sud marocain et permettre sa découverte dans le respect et le partage, telle peut être résumée la mission de l’Association Zaïla qui s’est investie depuis 2005 dans de grandes campagnes de nettoyage des déchets plastiques et de produits non biodégradables à M’Hamid el Ghizlane.
Et Sbai de conclure que l’idée générale du concept est de préserver l’héritage culturel et naturel du Sahara en insufflant une nouvelle dynamique basée sur le partage et le respect de ce patrimoine ancestral dans ce milieu fragile qu’est le Sahara.