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Seule compte la transparence


Libé
Mercredi 13 Juillet 2011

Le Maroc  traverse une conjoncture historique exceptionnelle puisque porteuse de changements aussi cruciaux  qu’inquiétants.
Cette conjoncture annonce également des initiatives qui permettraient de surmonter  tous ces obstacles à condition que la patrie que nous aimons soit omniprésente dans la conscience  de la classe politique, aujourd’hui, en lutte.
Mises à part les prises de position exprimées par les partis et les syndicats, les Marocains ont adopté une nouvelle Constitution qui est très évoluée par rapport à la précédente.
 Au-delà de ce que cette consultation a suscité comme polémique, tout le monde  aura saisi qu’à travers notre position, nous n’aspirions aucunement à la mise en place de quelque livre saint.
 Notre but, le but commun y compris de ceux qui avaient opté pour le boycott, consistait en l’instauration d’un cadre annonciateur d’une nouvelle étape qui tient compte des grandes attentes des citoyens et d’une position connue pour être délicate dans cette conjoncture historique précise.
 C’est pourquoi tout le monde se doit de dévoiler ses cartes et de jouer franc jeu, en définissant de manière  claire ses positions pour l’élaboration de la prochaine feuille de route, ce qui exige de couper court aux viles méthodes du passé et ses symboles corrompus connus pour compter sur des bandes de criminels et leurs réseaux professionnels.
 Certains évoquent à ce propos et avec une certaine insistance, les consultations  tenues entre certaines composantes politiques, des conciliabules qui, en fait, se résument en une tentative d’une nouvelle répartition des symboles précités et d’un consensus préétabli  pour leur redéploiement et leur réaffectation d’un parti vers un autre.
 Pour trancher avec ces méthodes, les partis politiques et bien évidemment l’Etat, sont tenus d’œuvrer dans le sens d’une interdiction préventive de toute transhumance des actuels parlementaires. Tout député se verra interdit de présenter sa candidature s’il s’aventure à changer d’appartenance politique en moins d’une année.  C’est là un principe qui doit avoir l’aval et des partis politiques et de l’Etat.
Les effets d’un tel consensus doivent s’étendre à tous les parlementaires poursuivis pour émission de chèques sans provision et ceux se servant du Parlement  comme d’un paravent couvrant leurs crimes, comme à tout responsable au niveau  de l’administration territoriale convaincu de tremper de près ou de loin dans l’altération des échéances électorales ou de se ranger du côté de quelque formation politique que ce soit.
Dans le même élan, il faut procéder à la réouverture des listes électorales pour permettre inscription et assainissement.  La présidence des commissions administratives concernées doit être confiée à des juges tout en veillant à en éloigner des présidents de communes qui ont vidé le rôle de ces commissions de son sens en y parachutant leurs alliés et en en excluant les adversaires.
Le scrutin de liste doit également être retenu. Et, de fait, la liste doit dépasser quatre sièges, quitte à intégrer des régions ou des parties de régions dans d’autres.
 Et en vue de consolider du mieux la concurrence politique entre partis, le seuil électoral au niveau national doit être fixé à 6%,  ce qui aurait pour avantage de contrecarrer les desseins des candidats corrompus et corrupteurs.
L’utilisation de la seule carte d’identité nationale pour prendre part au vote devrait également être retenue.
 Et pour ce qui est du contrôle et de la supervision des opérations de vote, il faut penser  à y intégrer des organisations de droits de l’Homme, la société civile voire des observateurs étrangers.
Le financement de la campagne électorale et le contrôle devant la concerner pendant son déroulement et non après, doivent conférer à la Cour supérieure des comptes…
Un consensus établi sur ces bases et des partis qui vont à la rencontre du peuple munis  de programmes et de projets sociétaux et ce, dans le cadre d’une concurrence loyale, tout cela sera fait pour rendre à la politique ses lettres de noblesse  et exhorter les Marocains à plus d’enthousiasme pour contribuer davantage à l’édification de leur pays…
Si tel est le cas, nous dirons alors que la date proposée pour octobre prochain importe peu. Ce qui compte beaucoup plus, c’est la transparence.


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