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Entretien avec Badou Zaki, entraîneur de l’Olympique de Safi

«La persévérance et la prudence sont les seuls garants de notre action»

Jeudi 29 Août 2013

Entretien avec Badou Zaki, entraîneur de l’Olympique de Safi
Pour le compte de son
premier match du
championnat, l’Olympic
de Safi a réussi
à accrocher le Raja de
Casablanca, champion
sortant, au Complexe sportif Mohammed V à Casablanca. Un résultat positif fait
pour booster le moral des protégés de Badou Zaki.
Dans l’entretien qui suit, Zaki évoque de nombreux points dont son départ du WAC et son arrivée à l’OCS, ses objectifs avec le club,
le soutien du public…
Entretien


Libé : Pourriez-vous nous parler de votre arrivée à l’OCS depuis le Wydad ?

Badou Zaki : Il faut reconnaître que j’ai quitté le WAC pour plusieurs raisons. Il est vrai que le travail au sein d’une grande équipe comme le Wydad n’est pas facile, il est vrai aussi que j’aurais bien souhaité continuer avec les joueurs de ce club ; mais ce n’était pas possible. Le travail semble difficile non pas sur la pelouse, mais à cause des malentendus, la zizanie et les fauteurs de troubles qui impactent négativement sur le rendement. Mon choix pour l’OCS repose d’abord sur notre engagement, nous les entraîneurs, à travailler avec tous les clubs ayant besoin de nos services. Ensuite, Safi est un grand club et a d’énormes potentialités en matière footballistique et de grandes ambitions.

 Dans quelles conditions avez-vous accepté la proposition des dirigeants de l’OCS ?

 La règle d’or de ma stratégie, c’est de travailler selon une approche par les objectifs depuis que j’exerce le métier d’entraîneur. C’est un principe pour moi. J’ai été tellement surpris par la proposition des dirigeants de l’OCS qui consiste à remettre l’équipe sur la bonne voie pour ensuite la qualifier à occuper une place parmi les grands. J’ai dit oui à condition de m’aider à former une équipe, homogène, compétitive et forte. Par conséquent, nous aurons à travailler d’arrache-pied pour occuper l’année prochaine une bonne place en championnat.

Le soutien du public ne pourrait-il pas être à l’origine de votre force?

 J’ai pu recevoir le message de Safi : tout le monde, ici, souhaite avoir une grande équipe et des résultats positifs. J’ai beaucoup donné au WAC et nos efforts ont été payés sauf qu’en raison de mauvaises circonstances, les choses ont mal tourné avec ce club. Il est difficile de continuer dans ces conditions. Pour l’OCS, je pense fermement que les choses seront différentes.

Est-ce que l’OCS saura garantir cette vision pour mener à bien votre projet ?

En effet. Puisque nous communions dans le même but en nous passant de tout ce qui pourrait compromettre notre processus et le club ne doit rien aux joueurs, ceux-ci participent régulièrement aux séances d’entraînement étant conscients de la mission qui leur incombe. La persévérance et la prudence sont les seuls garants de notre entreprise.

Vous avez débuté votre travail par le recrutement de certains joueurs qui occuperont des places essentielles pour pallier aux défaillances dont souffre l’équipe tout en épargnant au club de grandes dépenses. Comment se sont déroulés les recrutements de l’OCS ?

Intelligemment, bien sûr. Les nouvelles recrues ne sont pas liées par des contrats à d’autres clubs : cela nous a effectivement épargné d’être pris dans les étaux de « la vente aux enchères ». Nous avons fait appel à ceux qui ont pris congé de leurs clubs en fin de contrat, tels Amine Lachhab (WAF), Yacine Bayoud (Meknès), Youssef Basri (Moghreb de Fès), Yacine Bissati (HUSA), Badr Kadim (Chabab Al Massira), Hamza Hammoudi (FAR), Yacine Haddou (Nimes) et le Camerounais Inisti Yanga. Certes, nous n’avons pas de joueurs de grands calibres, mais nous avons une très bonne équipe.

Le public de Safi soupèse la mission de Zaki mais il a confiance en vous. Comment avez-vous ressenti cela lors des matchs amicaux ?

J’apprécie cette modestie des Mesfiouis. Je dois faire un point d’honneur pour être en mesure de cette valeur. Seulement je voudrais que toutes les potentialités de la ville mettent la main à la pâte afin de traduire le projet sur le terrain. J’aimerais que le public qui est désormais le mien soit à mes côtés quoi qu’il arrive pour que les résultats soient de notre côté.

L’équipe est-elle fin prête ?

 L’équipe idéale ne se limite jamais à onze, mais à tous les joueurs du club. Le parcours n’est jamais toutes fleurs : il faut s’attendre à tout : les blessures, les cartons jaunes et rouges,… Chacun sait qui il est, sait ce qu’il doit faire. On doit bosser, se battre, faire preuve d’assiduité et d’application. Je pense que nous avons déjà les prémices d’une bonne équipe. Nous nous attelons à remédier, chemin faisant, à tout ce qui pourrait nuire à notre objectif sur la pelouse : il faut que tous les éléments soient fin prêts à « fonctionner sans grincement ». Nous n’avons pas le droit à l’erreur bien que l’erreur est humaine.
D’aucuns voient qu’Abdellah Maddi pourrait prendre la place de l’international Hamd Allah.
 Le technicien ne voit pas les choses comme cela. Hamd Allah est un attaquant de pointe par vocation alors qu’Abdellah Maddi joue sur les ailes. Sa force réside dans sa capacité  à servir un bon attaquant.

Pourquoi, à votre avis, nous n’avons plus ce type de joueurs par vocation comme il y a une dizaine d’années ?

La cause en est l’absence des terrains de proximité. Le passé footballistique marocain en est une preuve édifiante. Le manque dont souffre le foot au Maroc réside sans conteste dans l’immobilier. Nous jouions quatre matchs au moins par jour. Je pense que les autorités de tutelle sont appelées à revisiter notre mémoire dans ce sens et en tirer les leçons.

En l’absence de terrains de proximité, les centres de formation pourraient être la solution.  

 Ce n’est pas suffisant. Les enfants ont besoin de beaucoup d’espaces pour jouer comme en Europe. Les rues et les boulevards n’offrent pas cette opportunité puisqu’ils sont faits pour la circulation. Les Centres de formation ne peuvent pas  accueillir tout le monde.
C’est vrai que Safi dispose d’un centre de formation national qui nous a donné Hamza Hesraf, Hamza Semmoumi, Saâd Aït Alkhorsa, Er Rahouli, Abdellah Maddi et El Bahraoui ; or, s’ils avaient évolué dans les quartiers, ils seraient meilleurs.

Peut-on dire que les choses vont bon train maintenant ?

Les responsables du club et le public ont pu constater de visu le changement, étant conscients des règles du professionnalisme : la bonne conduite, l’assiduité et l’application. Le respect mutuel, le sérieux dans le travail sont pour beaucoup dans notre réussite. L’OCS fera  bientôt parler de lui.

Propos recueillis par Abdelkrim Mouhoub

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