
Des responsables américains ont également indiqué, sous couvert d'anonymat, que Washington étudiait la possibilité de mener dans les jours ou semaines qui viennent des frappes aériennes pour aider les forces gouvernementales, engagées dans leur plus importante opération depuis que les jihadistes se sont emparés de larges pans de territoire à la mi-2014 et qui n'a toujours pas abouti trois semaines après son lancement.
La coalition dirigée par les Etats-Unis mène depuis septembre des raids aériens contre l'EI et fournit formation et équipements à l'armée irakienne dans plusieurs régions d'Irak.
Mais c'est la première fois qu'un haut responsable de la coalition fait état d'une implication américaine dans l'offensive à Tikrit, dans le nord du pays, où l'Iran joue un rôle clé aux côtés des forces gouvernementales.
"La coalition a commencé à fournir un soutien RSR (renseignement, surveillance et reconnaissance), le 21 mars à la demande du gouvernement irakien, et ce sont actuellement les Etats-Unis qui fournissent ce soutien", a indiqué ce responsable de la coalition à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, ajoutant que ce soutien se présentait sous la forme d'un "oeil dans le ciel".
L'offensive terrestre, qui a débuté le 2 mars, implique des milliers d'Irakiens, soldats, policiers et paramilitaires alliés aux forces gouvernementales, dont les "Unités de mobilisation populaire", groupe composé essentiellement de miliciens chiites.
Elle a permis de reconquérir des villes menant à Tikrit, et d'encercler les quelques centaines de jihadistes toujours retranchés dans Tikrit.
Mais la reconquête de Tikrit elle-même s'est avérée plus difficile en raison des importants dispositifs défensifs mis en place par les jihadistes, dont un grand nombre d'engins explosifs disséminés dans la rue et des bâtiments.
Le ministre irakien de l'Intérieur avait annoncé la semaine dernière que l'offensive avait été temporairement suspendue pour limiter le nombre de victimes et protéger les infrastructures de la ville.
Le rôle joué par Téhéran et l'importance du général Ghassem Souleimani, un des plus hauts gradés iraniens sur le terrain, sont perçus d'un mauvais œil par Washington, alors que l'Iran ne fait pas partie de la coalition internationale antijihadistes.