
"De violents tirs d'artillerie ont commencé depuis 6h30 ce matin. Pendant la nuit ça tirait par intermittence. C'est infernal", a raconté à l'AFP Tatiana Viktorovna, qui habite à quelques centaines de mètres de l'aéroport, épicentre des combats depuis plusieurs mois, malgré un fragile cessez-le-feu instauré il y a deux mois.
Depuis que le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé la révision par Kiev de ses engagements de paix au lendemain des élections séparatistes de dimanche, beaucoup à Donetsk estiment que ses propos signifient la fin de la trêve, qui a permis une baisse de l'intensité des combats dans la majeure partie de la zone touchée par des hostilités.
"Porochenko a dit qu'il allait changer de politique. C'est clair que les combats vont reprendre", estime un habitant de Donetsk, Ivan Sergeevitch.
Six mois après le début du conflit ayant fait plus de 4.000 morts, les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ont élu dimanche leurs "présidents" et leurs "parlements".
Reconnu par Moscou, ce vote a été fermement condamné par l'Occident et Kiev, ce dernier l'ayant dénoncé comme "une violation grossière" du processus de paix.
Le conseil ukrainien de sécurité nationale et de défense présidé par le chef de l'Etat devait se réunir à Kiev pour décider de mesures de rétorsion que le gouvernement central va prendre dans ce contexte.
Les ultra-nationalistes russes devaient défiler hier mardi à Moscou en ordre dispersé, divisés sur la crise ukrainienne qui a suscité au Kremlin une rhétorique patriotique aux accents nationalistes.
Habituellement unis par leur rejet de la présence en Russie d'immigrants venus des ex-républiques soviétiques, les mouvements ultra-nationalistes qui défilent ensemble chaque année pour le 4 novembre, jour de l'Unité du peuple et fête nationale russe, risquaient cette fois de scander des slogans radicalement opposés sur l'Ukraine.