
Le Nord-Sinaï est un fief du groupe Ansar Beït al-Maqdess (les Partisans de Jérusalem en arabe), considéré comme la branche égyptienne de l'EI depuis qu'il a fait allégeance à l'organisation jihadiste et s'est rebaptisé "Province du Sinaï".
Sur un compte qui lui est attribué sur Twitter, "Province du Sinaï" a revendiqué l'attaque "contre un véhicule des soldats mécréants".
Sur sa page Facebook, l'armée a confirmé l'attentat et la mort de six soldats: "Leur véhicule a été visé par un engin explosif posé par les terroristes extrémistes, qui a tué un officier, un sergent et quatre soldats et blessé deux autres soldats".
Quelques heures plus tard, toujours au Nord-Sinaï, huit personnes dont plusieurs policiers ont été tuées et 44 blessées dans un attentat suicide au camion piégé, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur le véhicule qui fonçait sur le poste de police à El-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï. "Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur le véhicule, qui a explosé".
Selon un officier de police, le camion était chargé d'explosifs, recouverts de paille. La façade du poste de police, ainsi que des immeubles alentours, ont été endommagés par la déflagration.
Dans un incident séparé, un capitaine de l'armée et deux soldats ont été blessés dans une attaque à un point de contrôle proche de la ville de Rafah, frontalière de la bande de Gaza. Ansar Beït al-Maqdess a affirmé qu'un sniper du groupe avait mené l'attaque.
Ces attaques surviennent au lendemain de la confirmation par un tribunal égyptien des peines de morts prononcées à l'encontre du numéro un des Frères musulmans, Mohamed Badie, et de 13 autres personnes accusées de violences.
Une vaste campagne militaire a été lancée contre les groupes extrémistes dans le Sinaï il y a près de deux ans, mais elle n'a pas réussi à mettre fin aux attentats. Selon les autorités, plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans ces attaques, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a publié dimanche un décret prévoyant une peine de prison à vie pour les personnes reconnues coupables d'avoir creusé ou utilisé des tunnels aux frontières du pays, en particulier vers la bande de Gaza.
L'Égypte soupçonne des activistes palestiniens de prêter main forte aux groupes armés égyptiens.
Outre le Sinaï, l'Egypte est menacée par l'EI à sa frontière ouest, avec la progression du groupe en Libye.