
Après dépouillement de 98,8% des bulletins de vote, le Parti du centre remporte 49 des 200 sièges du parlement selon les projections de l'audiovisuel public, YLE. Le Parti des Finlandais, anti-immigration, se classe deuxième avec 38 sièges.
Les conservateurs du Parti de la coalition nationale, du Premier ministre sortant Alexander Stubb, pointent en troisième position et obtiennent 37 sièges, et les sociaux-démocrates du SDP, qui sont leurs partenaires dans la coalition de gouvernement sortante, suivent avec 34 députés.
Juha Sipilä a estimé dimanche soir avoir remporté le scrutin. "Eh bien, je pense que cet écart est suffisant", a-t-il dit sur la chaîne de télévision MTV3 au sujet des projections donnant son parti largement en tête. "Ce résultat va permettre plusieurs combinaisons possibles pour ce qui est d'une coalition".
Une coalition qui engloberait le Parti des Finlandais (ex-Vrais Finlandais) renforcerait la ligne dure observée par Helsinki à l'égard des plans d'aide dans la zone euro, alors même qu'une nouvelle semaine de tension s'annonce pour la Grèce.
Le succès du Parti des Finlandais fait écho à la montée d'autres partis populistes dans les pays nordiques. Certains partis traditionnels refusent de passer des accords avec ces formations, comme en Suède où les "Démocrates suédois" sont arrivés troisièmes lors des législatives de septembre 2014.
En Finlande, en revanche, Juha Sipilä a déjà déclaré qu'il était ouvert à la formation d'une coalition incluant le Parti des Finlandais, même si cela risque de compliquer les relations d'Helsinki avec l'UE, car cette formation-là s'oppose aux plans d'aide et souhaite que la Grèce quitte la zone euro.
Alexander Stubb, favorable à une adhésion de la Finlande à l'Otan, a dirigé une coalition dans laquelle partis de droite et de gauche ont difficilement cohabité et que nombre de Finlandais tiennent pour responsable de la difficulté du pays à sortir de trois ans de récession et à maîtriser la hausse de sa dette publique.
Le redémarrage de l'économie finlandaise est compliqué par une consommation intérieure atone et par la détérioration des relations avec la Russie, un partenaire commercial majeur pour le pays, en raison du conflit dans l'est de l'Ukraine.
La Finlande a une tradition de gouvernements de coalition et les lendemains de cette élection ne devraient pas déroger à la règle, le Parti du centre devant sans doute se chercher plusieurs partenaires. Les tractations pour composer le prochain gouvernement pourraient durer plusieurs semaines.