
"Il s'agit du premier avion du CICR qui atterrit à Sanaa. Il est chargé de 16 tonnes d'aide médicale", a déclaré par téléphone Marie-Claire Feghali.
Cette cargaison est composée de "médicaments et d'instruments chirurgicaux", a ajouté la porte-parole qui était présente à l'aéroport de la capitale yéménite au moment de l'atterrissage de l'avion.
"Samedi, un deuxième avion devrait acheminer 32 tonnes d'aide médicale, des générateurs et des équipements pour purifier l'eau destinés aux hôpitaux de Sanaa", a-t-elle ajouté.
Le CICR avait réussi mercredi à faire accoster à Aden, dans le sud, un bateau chargé d'aide médicale. Une équipe médicale, comportant cinq membres de Médecins sans frontières (MSF), était arrivée à bord de ce bateau, selon la chef de mission de MSF au Yémen, Marie-Elisabeth Ingres.
Plus tôt dans la même journée, MSF était également parvenu, selon Mme Ingres, à acheminer à Aden une cargaison de 2,5 tonnes de matériel médical, la première depuis le début le 26 mars de raids aériens d'une coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites yéménites.
Un petit avion du CICR qui transportait uniquement du personnel médical avait aussi réussi à atterrir lundi à Sanaa.
Samedi, le CICR avait lancé un appel à une trêve humanitaire de 24 heures au Yémen afin d'apporter un soutien médical à la population. Les réserves de médicaments et d'équipements dans les hôpitaux et cliniques sont en train de diminuer dans le pays. La population souffre en outre de pénuries de carburant et d'eau alors que les stocks de nourriture se raréfient.
Trois volontaires du Croissant-Rouge yéménite ont été tués la semaine dernière après avoir été pris pour cibles alors qu'ils venaient en aide à des blessés.
Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a réitéré de son côté jeudi ses appels à la négociation, mettant en garde contre les "répercussions régionales profondes et durables" du conflit. "Il faut un retour à des négociations politiques", a affirmé M. Ban, dont l'envoyé spécial Jamal Benomar a tenté en vain une médiation. Le patron de l'ONU a aussi appelé les belligérants "à protéger les civils et à permettre aux travailleurs humanitaires de fournir en toute sécurité une assistance vitale", soulignant "la gravité de la crise humanitaire".
L'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, s'est de nouveau alarmée de la mort d'enfants, à la suite du décès de deux écoliers dans un raid mercredi sur une école d'Ibb (centre). Au moins 77 enfants ont été tués et 44 blessés depuis le début des raids, selon l'organisation.
De passage à Genève, le représentant de l'Unicef au Yémen, Julien Harneis, a déclaré à l'AFP qu'un tiers des combattants des groupes armés étaient des enfants, et s'est inquiété d'un prochain pic de malnutrition.