
Ces deux morts portent à douze le nombre de civils tués à la frontière depuis que les insurgés yéménites ont commencé la semaine dernière à tirer au mortier et aux roquettes contre le territoire saoudien, entraînant une intensification des raids de la coalition arabe.
La coalition arabe a de son côté intensifié ses raids contre les positions des rebelles chiites au Yémen.
Selon des habitants des villes touchées, de Saada (nord) à Aden (sud), il s'agit des bombardements les plus violents depuis le début du conflit.
Un double raid sur un dépôt d'armes et de munitions tenu par les rebelles près de la capitale Sanaa a déclenché de puissantes explosions qui ont fait au moins 5 morts, selon des sources médicales.
Sept raids consécutifs ont été menés sur des rassemblements de Houthis autour d'Ataq, capitale de la province de Chabwa (sud). Des raids ont également visé les positions rebelles à Taez (sud-ouest), Mareb (à l'est de la capitale), Hajja (nord) et Baïda (centre), selon des témoins. A Saada, les civils peinent à fuir les bombardements, tandis que les zones proches de la frontière saoudienne subissaient également lundi un barrage d'artillerie et des tirs de missiles, selon les résidents. Selon des agences humanitaires, quelque 70.000 civils ont fui en trois jours la province de Saada, bombardée par la coalition en représailles aux tirs débutés la semaine dernière vers le territoire saoudien.
Le cessez-le-feu proposé vendredi par Ryad devait prendre effet mardi soir pour cinq jours renouvelables. Cette trêve, si elle est respectée, précèdera un sommet des pays du Golfe avec les Etats-Unis démarrant le 13 mai, où le Yémen figurera en bonne place dans les discussions. Le roi d'Arabie saoudite et trois autres monarques du Golfe ne seront pas présents.
Ryad comme Washington ont minimisé lundi la portée de l'absence du roi Salmane, certains analystes la présentant comme un camouflet aux Etats-Unis, leur allié de longue date.
L'instabilité grandissante du Yémen a permis à Al-Qaïda d'élargir son emprise, en dépit de la détermination des Etats-Unis à continuer à combattre Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite. Quatre membres présumés d'Al-Qaïda ont néanmoins été tués par un drone, vraisemblablement américain, lundi à Moukalla, une grande ville du sud-est du Yémen, conquise par Aqpa début avril.