
Cette visite a pour but de renforcer la coopération sécuritaire, économique et culturelle entre les deux Etats. Une manière pour le pays pionnier d’un certain Printemps arabe de poursuivre sa transition démocratique.
Trois semaines se sont déjà écoulées après les attentats du Musée du Bardo. Les Tunisiens en sont toujours meurtris et les plaies béantes
On s’en souvient, le Président français s’est rendu à Tunis pour manifester son soutien lors d’une marche contre le terrorisme le 29 mars dernier. Une dizaine de jours plus tard, François Hollande réitère sa solidarité avec le peuple tunisien lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec le Président Beji Caid Essebssi à l’Elysée. « Nos deux pays sont côte à côte pour faire face aux épreuves » a t-il déclaré devant un parterre de journalistes. Le spectre du terrorisme a plané lors de la rencontre entre les deux chefs d’Etat. Des points d’ordre sécuritaire ont été discutés par les Présidents français et tunisien mais aucune information n’en a jusque-là filtré. « Il a été question, sans entrer dans le détail, d’une alliance et d’une coopération exemplaire visant à assurer la sécurité de la frontière tunisienne, menacée par l’instabilité voisine de la Libye », fait savoir une source proche de l’Elysée.
«La France, ambassadeur
de la Tunisie en Europe»
Economiquement, François Hollande a rappelé que la France est le premier partenaire commercial et investisseur extérieur de la Tunisie. Comme il a souligné, en réponse au Président tunisien, que la France serait « l’ambassadeur de la Tunisie en Europe ». Dans son discours, il « appelle tous les compatriotes qui aiment la Tunisie à s’y rendre ». Le tourisme est un secteur vital pour ce pays qui enregistre des baisses de réservations inquiétantes depuis l’attentat du Musée du Bardo.
Beji Caid Essebssi, lui, admet que la Tunisie a encore un long chemin avant d’atteindre une transition démocratique complète et que l’aide économique française permettrait de reconstruire le pays et de lutter davantage contre la précarité.
La première visite du Président tunisien hors des frontières du Maghreb a été une somme de symboles. Beji Caid Essebssi s’est notamment rendu à la Sorbonne mercredi 7 avril et où il a été fait docteur honoris causa. Une cérémonie pendant laquelle il n’a pas manqué de faire un discours saluant son pays. « Le Conseil de l’Université de Paris I Sorbonne rend en vérité hommage à la Tunisie nouvelle, pays de la Révolution de la liberté, de la dignité et de la justice sociale, pays qui a fait de l’éducation et de la science son credo et de l’intelligence sa vraie richesse», a-t-il déclaré.
Dans la soirée, un dîner d’Etat a été organisé en son honneur au palais présidentiel en présence de nombreuses personnalités du monde politique, du secteur économique et financier et ainsi que celles appartenant aux arts et à la culture.