
La gauche, éclatée et payant le prix des désillusions face aux échecs du président François Hollande, risque de perdre ce jour-là entre la moitié et les deux tiers des 60 départements qu'elle contrôle (sur 101) au second tour d'élections départementales.
Le parti de droite UMP de l'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012), gagnant du premier tour le 22 mars avec ses alliés centristes (UDI), est assuré de rafler l'essentiel de la mise.
Mais le Front national (FN) de Marine Le Pen, qui a engrangé dimanche dernier un quart des voix, apparaît en mesure de l'emporter dans plusieurs départements, une première qui couronnerait l'ancrage déjà solide de l'extrême droite dans le pays.
Le FN lorgne en particulier sur le Vaucluse (sud), une de ses places fortes où s'est implantée Marion Maréchal-Le Pen, nièce de sa présidente et étoile montante du parti. Une victoire semble aussi à sa portée au nord, dans l'Aisne déshéritée.
Un an après la percée de l'extrême droite aux élections municipales et européennes, le premier tour des départementales a confirmé l'entrée de la France dans l'ère du tripartisme et, de l'aveu même de l'entourage de M. Hollande, "l'orientation droitière" de sa société.
Le Parti socialiste (PS) du chef de l'Etat a été éliminé avec ses alliés le 22 mars dans un canton sur quatre. En suffrages, il a été relégué au troisième rang (21,8%), derrière l'UMP (29,4%) et le FN (25,1%).
Le constat est lourd de menaces pour François Hollande en vue de la présidentielle de 2017, pour laquelle le scrutin départemental fait figure d'avant-dernier tour de chauffe avant des élections régionales fin 2015.
Après les départementales, le président Hollande pourrait remanier dans les semaines à venir son gouvernement pour tenter d'élargir et ressouder sa majorité.
A droite, la victoire promise à l'UMP devrait renforcer Nicolas Sarkozy au sein de ce parti qu'il dirige depuis l'automne dernier mais où les candidatures à la présidentielle de 2017 foisonnent. Mais, l'extrême droite reste une épine dans le pied de Nicolas Sarkozy. Sa stratégie d'abstention en cas de duel PS-FN, dénoncée par Manuel Valls comme une "faute morale", est ainsi désapprouvée par 53% des Français, selon un sondage.