
La réunion, en présence du Premier ministre irakien Haider al-Abadi, de ministres et de représentants d'organisations internationales, doit selon le ministère français des Affaires étrangères permettre d'"échanger sur la stratégie de la coalition" qui consiste actuellement à mener des raids et à former des soldats irakiens ou des rebelles modérés syriens pour l'action au sol.
Mais les raids ont peu de prises sur les "camions bombes" de l'EI et les efforts de formation n'ont pas empêché une débâcle de l'armée irakienne à Ramadi. Les plans irakiens pour la reconquête de cette ville, tombée aux mains de l'EI, seront au cœur de la réunion de Paris, a affirmé lundi un responsable américain qui a souhaité conserver l'anonymat.
Le Premier ministre irakien doit expliquer aux membres de la coalition ce que son gouvernement compte entreprendre pour reprendre la ville et la province d'Al-Anbar, et comment les partenaires internationaux peuvent lui venir en aide.
Les Irakiens espèrent pouvoir mobiliser les tribus sunnites pour reconquérir la province d'Al-Anbar, mais Bagdad doit également reprendre rapidement le contrôle des milices chiites qui ont pour l'heure assumé l'essentiel des combats pour contenir l'avancée de l'EI. Ce rôle des milices chiites - soutenues par Téhéran - inquiète Washington.
Ces dernières 24 heures, la coalition a poursuivi les frappes contre les positions jihadistes en Irak, notamment à Al-Anbar, et en Syrie, surtout dans la province de Hassaké (nord-est). L'EI, un groupe ultraradical sunnite, sème la terreur en Irak mais aussi en Syrie voisine où il a repoussé les forces gouvernementales dans le centre et avancé dans le nord, fragmentant encore davantage ce pays en guerre depuis quatre ans.
Dans l'une des attaques les plus meurtrières cette année en Irak, 37 personnes ont été tuées lundi quand un kamikaze a lancé son véhicule blindé bourré d'explosifs contre une base de la police entre Samarra et le lac Tharthar, dans la province de Salaheddine (nord-ouest), selon des officiers.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais son mode opératoire rappelle celui de l'EI, qui s'est emparé, au fur et à mesure qu'il avance dans des régions irakiennes, des véhicules blindés et des chars abandonnés par les forces irakiennes dans leur retraite.
Les jihadistes ont eu recours à une trentaine de ces "camions bombes", bourrés de tonnes d'explosifs et protégés avec des armatures en acier, dans leur conquête de Ramadi, la capitale de la province occidentale d'Al-Anbar, le 17 mai.
Depuis son offensive fulgurante lancée le 9 juin 2014, l'EI, accusé de crimes contre l'humanité, s'est emparé de larges pans du territoire irakien.
Le 29 juin, il a proclamé un "califat" sur les territoires qu'il contrôle à cheval entre l'Irak et la Syrie, pays dans lequel il a profité de la guerre pour prendre le contrôle de vastes régions à partir de 2013.
En Syrie, le mois de mai a été le plus meurtrier depuis le début 2015 avec 6.657 morts, en majorité des soldats et des jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 220.000 personnes ont péri depuis le début en mars 2011 du conflit.
L'EI, qui contrôle la moitié du territoire syrien selon l'OSDH, a encore étendu son emprise près de la frontière turque (nord) et au sud de la cité antique de Palmyre (centre) conquise le 21 mai.