
Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a annoncé la reprise des discussions entre grandes puissances du groupe 5+1 et Téhéran, au cours d'une conférence mardi matin à Madrid.
Zarif n'a pas indiqué où auraient lieu ces discussions, mais a donné un peu plus tard des précisions sur l'esprit dans lequel Téhéran assisterait à ces nouvelles négociations.
Le chef de la diplomatie iranienne a ainsi évoqué des gestes concrets, comme "la réduction du nombre des centrifugeuses".
Il a aussi tenu à rappeler que les Etats-Unis devaient "mettre fin à la mise en oeuvre des sanctions, une obligation légale".
En revanche, a-t-il souligné, les sanctions de l'Union européenne et des Nations unies seront annulées dès la "première phase".
Au terme d'âpres négociations et après des années de blocage, l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont conclu le 2 avril un accord global qui permettra certaines activités nucléaires civiles iraniennes avec la garantie qu'elles resteront exclusivement pacifiques, contre la levée des sanctions internationales.
Restent à régler des modalités techniques et juridiques complexes d'ici à fin juin, dans un contexte politique miné aussi bien aux Etats-Unis qu'en Iran.
Ainsi, à Washington, la commission des Affaires étrangères du Sénat devait voter mardi une loi donnant un droit de regard au Congrès sur tout accord final avec Téhéran, malgré l'opposition de Barack Obama.
La loi mettrait en place un mécanisme pour que le Congrès, dominé par les Républicains, ait son mot à dire sur son contenu.
Le gouvernement fait le siège du Congrès pour dissuader les parlementaires de créer "des interférences" dans la phase finale des pourparlers.
De son côté, le numéro un iranien Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques, a averti jeudi que rien ne garantissait la réussite finale des discussions.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, qui préside actuellement, au titre de la rotation, le comité des sanctions sur l'Iran aux Nations unies, a quant à lui rappelé mardi à quel point les Occidentaux avaient intérêt à cette réussite.