
Le ministère public avait annoncé mercredi cette procédure, dans la foulée de la consultation qui a attiré 2,3 millions de personnes, dont 80%, soit 1,8 million, ont dit "oui" à un Etat catalan indépendant.
Une condamnation pour désobéissance civile peut entraîner une interdiction d'exercer des fonctions électives, tout comme l'abus de pouvoir. Les malversations de fonds peuvent en outre entraîner une peine allant de trois à six ans de prison. La conseillère de l'Education est poursuivie parce que des lycées publics ont été utilisés comme bureaux de vote.
Artur Mas, qui a revendiqué le "droit de décider" du peuple catalan pour passer outre la suspension du vote ordonné par le Tribunal constitutionnel, a déclaré jeudi que le choix du parquet de le poursuivre était "non seulement curieux mais très décevant".
Le vote avait été qualifié de succès total par M. Mas, qui avait ouvertement assumé l'éventuelle responsabilité judiciaire de ses actes. Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui avait saisi la justice pour l'interdire, avait de son côté considéré qu'il s'agissait d'un "échec", soulignant que seul un tiers de l'électorat potentiel s'était mobilisé.
La Catalogne connait une poussée de l'indépendantisme depuis la crise économique qui a éclaté en 2008, aggravée par l'intransigeance de Madrid face à ses demandes d'autonomie.
A rappeler que les indépendantistes ont recueilli 1,86 million de voix le 9 novembre, un résultat sans précédent mais insuffisant selon les analystes pour l'emporter lors d'un hypothétique référendum de sécession avec l'Espagne.
Plus de 2,3 des 7,5 millions de Catalans ont participé ce dimanche là à une consultation symbolique, interdite par le gouvernement espagnol, sur l'indépendance de cette puissante région du nord-est de l'Espagne.
Alors que les anti-indépendance ont largement boycotté le scrutin, 80,76% des votants, 1.861.753 personnes, se sont prononcés pour l'indépendance.
Cette abstention complique la lecture des résultats du vote, d'ailleurs réalisé sans inscription sur les listes électorales. La participation des jeunes à partir de 16 ans et des étrangers a porté le nombre d'électeurs potentiels à 6,2 millions contre 5,4 millions pour un scrutin normal.
Alors que le président catalan célébrait comme "une réussite totale" la consultation qu'il a organisée, les 1,86 million de voix indépendantistes ne représentaient que 30% de l'électoral potentiel. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, y a vu "l'échec fracassant du projet indépendantiste".