
Les deux gouvernements devaient se retrouver toute la journée au département d'Etat, après de premiers entretiens officiels à La Havane fin janvier et dans la foulée de l'annonce choc, le 17 décembre, par les présidents américain et cubain Barack Obama et Raul Castro d'un dégel entre les deux ennemis.
La secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l'Amérique latine, Roberta Jacobson, fera face à la directrice chargée des Etats-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères, Josefina Vidal. L'objectif est de rouvrir, peut-être au printemps, des ambassades dans les deux capitales et d'y nommer des ambassadeurs.
Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1961 mais entretiennent depuis 1977 des sections d'intérêts qui font office de chancelleries. Obama et Castro devraient assister à cette réunion internationale dans six semaines. Une occasion pour une éventuelle rencontre qui serait historique et pour la réouverture d'ambassades.
Si l'échange d'ambassadeurs paraît envisageable, la normalisation complète promet d'être beaucoup plus compliquée: après plus de 50 ans d'hostilité, les contentieux sont légion, à commencer par l'embargo commercial et financier que Washington impose à l'île communiste depuis 1962.
La Havane réclame aussi, avant même la réouverture d'ambassades, d'être effacée d'une liste du département d'Etat de pays "soutenant le terrorisme". Cuba y figure depuis 1982 aux côtés de l'Iran, de la Syrie et du Soudan. Le 17 décembre, le président Obama avait indiqué avoir fait avancer le dossier.
Juste avant les premiers entretiens officiels américano-cubains fin janvier, La Havane avait libéré 53 dissidents d'après une liste établie avec le gouvernement américain.
Ce processus historique de normalisation entre les Etats-Unis et Cuba avait en fait commencé dans le plus grand secret il y a près de deux ans lors de négociations confidentielles menées du printemps 2013 à l'automne 2014, sous l'égide du Vatican et du Canada.