
En l'absence - remarquée - du roi Salmane d'Arabie saoudite, qui a décliné l'invitation à la dernière minute, le président américain doit s'entretenir dans le Bureau ovale avec le prince héritier Mohammed ben Nayef, ainsi qu'avec le fils du roi et ministre de la Défense, le prince Mohammed ben Salmane.
Ce sommet, qui intervient dans un contexte tendu, débutait quelques heures après l'entrée en vigueur au Yémen d'une trêve humanitaire censée mettre fin à sept semaines de raids aériens menés par Ryad pour stopper l'avancée des rebelles Houthis soutenus par l'Iran.
Dans un entretien publié sur le site du quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, Obama s'est employé à rassurer ses invités: Washington ne baisse pas la garde face aux comportements "dangereux et déstabilisateurs" de la République islamique, a-t-il martelé.
"Les pays dans la région ont raison d'être profondément inquiets des activités de l'Iran, particulièrement son soutien à des groupes violents à l'intérieur des frontières d'autres pays", souligne le président américain.
Enumérant les pays dans lesquels Téhéran est impliqué - soutien au régime Assad en Syrie, au Hezbollah au Liban, au Hamas dans la bande de Gaza ou encore aux Houthis au Yémen - Obama s'appuie sur ce constat pour défendre les négociations engagées sur le nucléaire.
Après l'accord-cadre conclu début avril à Lausanne, en Suisse, entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l'Iran, l'objectif affiché est d'aboutir à un accord définitif avant le 1er juillet.
Au-delà de la crainte que Téhéran ne se dote in fine de la bombe atomique tout en ayant obtenu la levée des sanctions qui étranglent son économie, les monarchies du Golfe ont aussi le sentiment d'un désengagement américain.
Rappelant que des milliers de militaires américains sont présents dans la région et que de nombreux exercices communs y sont menés chaque année, Obama assure qu'il ne devrait y avoir "aucun doute" sur l'engagement des Etats-Unis en faveur de ses "partenaires" du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Après un dîner mercredi soir à la Maison Blanche, M. Obama et les dirigeants des six pays membres du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) devaient se retrouver aujourd’hui dans la résidence présidentielle de Camp David, à un centaine de kilomètres au nord de la capitale fédérale.
L'exécutif américain reste - pour l'heure - évasif sur le type de résultats auxquels il espère aboutir à l'issue de ces deux journées qui s'annoncent comme, une exercice délicat.