
Elle a visé une voiture et tué ses quatre occupants, des membres présumés du réseau jihadiste, dont un chef local, a précisé un responsable de la province. Un autre véhicule d'Al-Qaïda a été visé, le même jour lors d'une attaque de drone dans la ville de Ghil Bawazir, de la même province, sans que le bilan n'ait été établi.
A Aden, grande ville du sud, quatre civils ont été tués et une trentaine blessés jeudi à l'aube par des tirs attribués à des rebelles chiites houthis sur des quartiers tenus par leurs adversaires, a indiqué une source médicale.
Des obus de mortier ont touché la résidence universitaire de la cité portuaire où des centaines de déplacés ont trouvé refuge, tuant deux civils et blessant de nombreuses autres personnes, dont des femmes et des enfants, selon la même source. D'autres obus ont explosé près d'un restaurant, tuant deux personnes et en blessant 16 autres, a-t-elle poursuivi.
Les combats n'ont jamais cessé à Aden entre d'un côté les Houthis et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, de l'autre des comités de la "résistance populaire" regroupant leurs adversaires, faisant de nombreuses victimes parmi les civils.
Depuis le déclenchement le 26 mars de la campagne aérienne d'une coalition anti-Houthis menée par l'Arabie Saoudite, ces comités empêchent les rebelles de prendre le contrôle total d'Aden.
L'aviation de la coalition conduite par Ryad a poursuivi jeudi ses raids sur plusieurs positions rebelles ailleurs dans le pays. A Ataq, capitale de la province de Chabwa (sud), des dépôts d'armes ont été pris pour cible, ont rapporté des habitants. Alors que le CICR annonçait l'arrivée au port de Hodeïda (ouest) d'un bateau chargé de 1.000 tonnes de vivres et de trois gros générateurs, l'ONU a réclamé jeudi la reprise de l'approvisionnement du Yémen par des navires commerciaux afin d'éviter une famine dans le pays.
Selon l'ONU, les combats au Yémen ont déjà fait 2.800 morts, dont 1.400 civils, et 13.000 blessés depuis mars. Et 21 millions de Yéménites ont désormais besoin d'assistance humanitaire, soit 80% de la population.
S'ajoutent à cette crise humanitaire une épidémie de dengue et des craintes de recrudescence de la polio dans le pays et la détérioration des conditions d'hygiène a fait réapparaître des maladies comme la typhoïde et le paludisme.
L'ONU a révisé à la hausse son appel de fonds humanitaires, qui atteint désormais 1,6 milliard de dollars, mais n'a pour l'instant recueilli que 10% de cette somme.