
Des élections présidentielle et législative doivent se tenir le 2 novembre dans les deux Républiques populaires autoproclamées, de Donetsk et Lougansk.
"Nous reconnaîtrons bien entendu leurs résultats", a déclaré mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. "Nous espérons que l'expression du peuple sera libre et que personne ne viendra tenter de la perturber de l'extérieur", a-t-il ajouté.
Moscou qui, selon Kiev et les Occidentaux, soutient militairement l'insurrection armée pro-russe n'avait pas formellement reconnu en mai les référendums d'indépendance organisés par les séparatistes, contrairement à celui qui avait permis deux mois plus tôt le rattachement de la Crimée à la Russie.
Mais pour le chef de la diplomatie russe, il s'agit de "légitimer les autorités" rebelles dans le cadre des accords de Minsk, qui ont permis un apaisement des combats sans y mettre fin complètement.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a vivement condamné les déclarations de M. Lavrov. "Cela constituerait une violation claire des engagements pris par la Russie et les séparatistes lors des accords de Minsk", a-t-il déclaré.
"Les Etats-Unis et la communauté internationale ne reconnaîtront pas les élections des séparatistes à moins qu'elles ne s'inscrivent dans le cadre de la loi de statut spécial adoptée" par les autorités à Kiev, a averti le responsable américain.
Le président ukrainien Petro Porochenko a également dénoncé les déclarations de Moscou qui "mettent en danger" le processus de paix censé régler un conflit ayant fait plus de 3.700 morts selon l'ONU.
De son côté, l'UE a décidé mardi de maintenir les sanctions prises contre la Russie pour son implication dans le conflit en Ukraine.
"Il n'y a actuellement pas de raisons pour changer les mesures restrictives de l'UE contre la Russie", a indiqué une source européenne à l'issue d'une réunion des ambassadeurs de l'UE, ajoutant que cette décision avait été avalisée la semaine dernière par les dirigeants européens réunis à Bruxelles.
Dans ce contexte, la Pologne a décidé d'augmenter le nombre de ses soldats déployés dans l'est, frontalier avec l'Ukraine, a annoncé le ministre de la Défense, Tomasz Siemoniak, sans donner de chiffres.
A Kiev, les partis pro-occidentaux sortis en tête des législatives de dimanche négocient la formation d'une coalition.
Après le décompte de presque 96% des voix, le Premier ministre Arseni Iatseniouk, aux positions fermes face à Moscou, semble en position de force, son Front Populaire arrivant en tête (22,2%) alors que les sondages à la sortie des bureaux de vote le plaçaient derrière le mouvement du président Petro Porochenko (21,8%).