
Le verdict, le premier prononcé à l'encontre du dirigeant islamiste depuis sa destitution par l'armée en juillet 2013, a été annoncé lors d'une audience retransmise à la télévision.
Mohamed Morsi, qui fut le premier président démocratiquement élu en Egypte, en juin 2012, a la possibilité de faire appel.
Douze autres cadres des Frères musulmans, dont Mohamed El Beltagy et Essam El Erian, ont été condamnés à la même peine.
Il s'agit du premier verdict attendu contre le dirigeant islamiste, destitué et arrêté en juillet 2013 par l'armée à la faveur de manifestations monstres réclamant son départ, au terme d'une année tumultueuse au pouvoir.
Dénonçant une justice "instrumentalisée" par les autorités dans leur "lutte contre la légitimité populaire et révolutionnaire, symbolisée" par Morsi, la confrérie des Frères musulmans, dont est issu l'ex-président islamiste, a appelé à manifester sans discontinuer dès mardi.
L'ex-président, jugé au total dans cinq affaires, qui vient d’échapper à la peine capitale notamment pour espionnage et évasion de prison durant la révolte de 2011 qui chassa le raïs Hosni Moubarak du pouvoir, pourra faire appel du verdict de mardi.
Depuis l'éviction de Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants islamistes et emprisonné pas moins de 15.000 autres.
Des centaines ont également été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'Histoire récente" du monde.
Le régime de Sissi, qui jouit d'une popularité indéniable au sein d'une population lassée par quatre années d'instabilité politique, est considéré par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme comme bien plus répressif que celui de Moubarak.
Le maréchal à la retraite n'a d'ailleurs jamais caché sa volonté d'éliminer les Frères musulmans. La confrérie a été classée "organisation terroriste" par les autorités, qui l'accusent d'être derrière les attentats quasi-quotidiens visant les forces de sécurité.
Aujourd'hui, même les mouvements laïcs et de gauche -fers de lance de la révolte anti-Moubarak qui ont aussi soutenu l'éviction de Morsi- ne sont pas épargnés par la répression.
Mardi, devant un tribunal du Caire, Morsi répondait notamment, avec 14 co-accusés dont sept en fuite, de la mort de trois manifestants devant la présidence. Ils sont accusés d'avoir organisé ou participé à la dispersion violente de la manifestation.