Au terme d'une visite de quelques heures, M. Macron a annoncé lors d'une conférence de presse son retour à Beyrouth le 1er septembre ainsi qu'une conférence d'aide "dans les tout prochains jours" pour le Liban, pays meurtri et proie à une crise économique inédite.
Dans ce contexte, le Fonds monétaire international a lui aussi appelé le pouvoir libanais à "des réformes cruciales" pour sortir les négociations de l'impasse, soulignant qu'il était "temps pour la communauté internationale et les amis du Liban de se mobiliser pour l'aider en ce moment d'urgence".
Provoquée mardi par un incendie dans l'entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium au port de Beyrouth, l'énorme déflagration a fait au moins 149 morts et 5.000 blessés, sans oublier les dizaines de disparus et les centaines de milliers de sans-abri.
Comparée à un "tsumani" ou à un "séisme", elle a détruit des quartiers entiers proches du port et endommagé d'autres à plusieurs kilomètres à la ronde.
Portant la plupart du temps un masque de protection, M. Macron s'est rendu dans les ruines du port puis dans le quartier ravagé de Gemmayzé, où il a pu observer la détresse des habitants qui ont réclamé le départ d'une classe dirigeante en place depuis des décennies.
"Il faut une enquête internationale ouverte, transparente pour éviter que d'abord des choses soient cachées, et aussi que le doute ne s'installe", a dit M. Macron lors de sa conférence de presse après des entretiens avec les dirigeants libanais et des représentants de la société civile.
Les autorités libanaises affirment que l'entrepôt a explosé après un incendie. Autorités du port, services des douanes et certains services de sécurité étaient tous au courant que des matières chimiques dangereuses étaient entreposées là mais ils se sont rejeté mutuellement la responsabilité.
Seize fonctionnaires du port et des autorités douanières ont été placés en détention dans le cadre de l'enquête, a indiqué le procureur militaire Fadi Akiki sans fournir leur identité.
Mais, le gouvernement n'a pas été encore capable de justifier la présence du nitrate d'ammonium "sans mesures de précaution" au port.