
Outre l'argent, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) exigeait, selon le diplomate qui paraissait alors parler sous la contrainte, la libération de membres de la mouvance jihadiste, dont des femmes, emprisonnés en Arabie Saoudite.
Abdallah al-Khalidi, vice-consul d'Arabie Saoudite à Aden, ville du sud du Yémen où il a été enlevé le 28 mars 2012, a été libéré et rapatrié à Ryad, a annoncé le ministère saoudien de l'Intérieur.
Le porte-parole de ce ministère, cité par l'agence officielle Spa, a affirmé que la libération de Khalidi était le fruit d'"efforts des services de renseignement saoudiens", sans préciser si ces services avaient monté une opération au Yémen pour l'arracher aux mains de ses ravisseurs. Il n'a évoqué ni rançon, ni libération de jihadistes.
Le porte-parole a ajouté que le diplomate allait subir des examens médicaux avant de retrouver ses proches.
Il a rappelé que Khalidi avait été enlevé devant sa résidence à Aden avant d'être remis, dans une "transaction douteuse", à des membres du "groupe déviant", ce qui désigne Al-Qaïda dans le langage officiel saoudien.
Pendant sa longue détention, ce diplomate est apparu au moins cinq fois sur des vidéos d'Al-Qaïda pour demander aux autorités saoudiennes, et notamment au défunt roi Abdallah, d'accéder aux demandes du réseau extrémiste pour qu'il puisse rentrer dans son pays.
Aqpa, née de la fusion des branches saoudienne et yéménite du réseau, est considérée par Washington comme la plus dangereuse de l'organisation.
Elle est soupçonnée de plusieurs opérations anti-saoudiennes au Yémen, comme un attentat qui avait coûté la vie à un membre de la section militaire de l'ambassade d'Arabie Saoudite, abattu en plein jour le 28 novembre 2012 à Sanaa.