
L'opération vise à "libérer des zones au nord de la ville de Tikrit", à 160 km au nord de Bagdad, a indiqué Ali Moussa, conseiller du gouverneur de la province de Salaheddine.
Un lieutenant-colonel a confirmé l'information, précisant que les forces avançaient vers l'ouest de Tikrit et vers le district de Baïji, également aux mains de l'EI, mais que leur progression était freinée par des bombes déposées sur la route. Si ces sources paraissaient optimistes sur l'opération, les précédents efforts de l'armée pour reprendre du terrain dans la province de Salaheddine ont régulièrement échoué. Les forces irakiennes sont appuyées par les raids aériens de la coalition internationale contre l'EI, menée par les Etats-Unis, qui frappe également les positions jihadistes en Syrie voisine.
Mais elles ont jusqu'à présent eu beaucoup de mal à regagner du territoire, et les jihadistes ont avancé ces dernières semaines dans la province d'Al-Anbar (ouest), qu'ils contrôlent à 85%.
Par ailleurs, la coalition internationale a mené vendredi de nouvelles frappes contre les principales positions du groupe Etat islamique (EI) dans la ville kurde de Kobané en Syrie, alors que les Etats-Unis ont minimisé la menace des jihadistes contre Bagdad, capitale de l'Irak voisin.
Plus d'un mois après le début de l'offensive de l'EI sur Kobané dont la prise lui permettrait de renforcer son emprise sur la frontière syro-turque, les combattants kurdes, aidés de frappes intensifiées et mieux ciblées, opposent toujours une forte résistance aux jihadistes.
Le sort de cette ville, devenue le symbole de la lutte contre un groupe sunnite ultraradical responsable d'atrocités en Irak et en Syrie, reste totalement incertain malgré les combats acharnés qui ont fait près de 700 morts selon une ONG et poussé à la fuite des centaines de milliers d'habitants de la région.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont lancé six raids contre l'EI à Kani Arabane, un quartier de l'est, après avoir visé le QG kurde contrôlé par l'EI dans le nord.
"Il y a une coordination entre Kurdes et Américains, les Kurdes leur donnent la localisation exacte des combats", selon le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane dont l'organisation s'appuie sur un large réseau d'informateurs et de militants sur le terrain.
Pour aider les Kurdes, outre les frappes, des responsables américains ont rencontré pour la première fois des membres du principal parti kurde syrien hors de la région, probablement à Paris, a indiqué un responsable.