
L'identité des ravisseurs de la Française Isabelle Prime, 30 ans, et de son interprète yéménite Chérine Makkaoui n'est pas connue et le rapt n'a pas été revendiqué. La famille de la Yéménite a indiqué mercredi avoir sollicité l'intervention de chefs tribaux, du ministère de l'Intérieur et de miliciens houthis pour obtenir la libération des deux femmes. Makkaoui a rejeté sur les Houthis la responsabilité de l'enlèvement, sans les accuser explicitement d'en être les auteurs.
Cependant, dans la confusion qui règne à Sanaa, rien n'indique de manière évidente que des Houthis ont été directement impliqués dans ce rapt. Dans le passé, de nombreux auteurs d'enlèvement ont utilisé des uniformes de la police ou de l'armée et des véhicules officiels pour des enlèvements, sans appartenir ni à la police ni à l'armée. Les enlèvements d'étrangers au Yémen ont souvent été le fait de tribus qui les utilisent pour faire pression sur les autorités afin d'obtenir des services, des infrastructures ou simplement la libération d'un de leurs membres. Mais ces dernières années, des otages ont été revendus à Al-Qaïda et certains ont trouvé la mort. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réitéré mercredi l'appel aux ressortissants français à quitter le Yémen. Mais la France n'a plus de diplomates au Yémen depuis qu'elle a fermé début février, comme d'autres pays occidentaux, son ambassade à Sanaa. Le pays est en outre au bord de l'effondrement. Les Houthis, qui contrôlent la capitale, ont affirmé dans la nuit avoir lancé une procédure judiciaire contre le président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Aden.
Ce dernier, qui a réussi à leur échapper samedi à Sanaa, rejette leur coup de force et affirme être le chef d'Etat légitime du pays.
Dès l'annonce de l'enlèvement, le président français François Hollande a réclamé "la libération dans les meilleurs délais" d'Isabelle Prime.