
"Nous résisterons fermement à toute forme de diktat", a-t-il dit selon ses services à quelques heures de sa rencontre à Rome avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Nous n'accepterons pas les tentatives visant à nous imposer des mesures unilatérales dans un délai déterminé. Alors que l'islamisme radical se propage dans le monde entier, nous repousserons toute tentative qui ferait entrer ce terrorisme chez nous, au sein de l'Etat d'Israël. C'est ce que je dirai sans équivoque", a-t-il déclaré.
L'offensive diplomatique palestinienne devait figurer au centre des entretiens de MM. Netanyahu et Kerry. La direction palestinienne a indiqué dimanche qu'elle entendait soumettre mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution demandant la fin de l'occupation israélienne d'ici à deux ans.
Le gouvernement israélien est catégoriquement opposé à de telles initiatives. La résolution du conflit doit selon lui résulter de la négociation directe entre Israéliens et Palestiniens, actuellement au point mort.
Dimanche déjà, M. Netanyahu a rejeté catégoriquement l'idée d'un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici deux ans.
M. Kerry multiplie actuellement les entretiens en Europe pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien. Il a notamment abordé le sujet dimanche avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Ce dernier a évoqué le Proche-Orient et la nécessité d'éviter que "la situation ne se détériore encore davantage", assurant chercher "ce qui peut être fait ensemble pour l'éviter".
Selon un responsable du département d'Etat, les deux hommes "se sont mis d'accord pour continuer à travailler étroitement sur le sujet (du Proche-Orient) et ont souligné la nécessité que toutes les parties prennent des mesures visant à réduire la tension".
L'annonce des Palestiniens est tombée dans la soirée via une déclaration de Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP): "La direction palestinienne a décidé d'aller devant le Conseil de sécurité mercredi pour qu'il vote le projet (demandant) la fin de l'occupation" israélienne.
Cette initiative risque de se heurter au veto américain. Washington s'oppose à toute mesure unilatérale de la part des Palestiniens visant à obtenir des Nations unies la reconnaissance d'un Etat, jugeant qu'il doit être l'aboutissement de négociations de paix.
Pour sa part, la France a lancé depuis plusieurs semaines des consultations avec Londres et Berlin, puis avec Washington et Amman, pour mettre au point un texte de consensus qui obtiendrait le soutien des 15 membres du Conseil de sécurité.
Ce texte appellerait à la reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, gelées depuis le printemps, sur la base d'une série de grands principes comme la coexistence pacifique d'Israël et d'un Etat palestinien.