
"Je n'exclurais pas une visite du président (Raul) Castro", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.
Mercredi, la présidence américaine avait déjà évoqué une éventuelle visite de Barack Obama à Cuba. "Je n'ai pas de projet particulier à ce propos pour le moment, mais voyons comment les choses évoluent", avait déclaré le président sur la chaîne ABC.
Mais cette amorce de réconciliation va buter sur un Congrès américain globalement hostile à la levée de l'embargo économique que Washington impose depuis 1962 à La Havane.
Les deux présidents ont reconnu que cette épineuse question n'était pas réglée.
M. Obama a réclamé un débat, qui s'annonce houleux, avec le Congrès sur la levée du "plus vieil embargo du monde", une mesure punitive "inscrite dans la loi" américaine. Les républicains, qui contrôleront dès janvier les deux Chambres, ont déjà prévenu: "Ce Congrès ne va pas lever l'embargo", selon Marco Rubio, sénateur de Floride. L'ambitieux élu d'origine cubaine a fustigé "la légitimité diplomatique et les dollars américains accordés au régime castriste par l'annonce du président Obama". Même du côté démocrate, le représentant Eliot Engel a prévenu que "le Congrès devait voir davantage d'ouverture politique à Cuba avant de lever l'embargo". Mais les premières mesures de rapprochement ne nécessitent pas pour l'instant l'aval du Congrès: petits assouplissements économiques et discussions en vue du rétablissement des relations diplomatiques rompues en 1961, notamment avec l'ouverture d'ambassades remplaçant les actuelles sections d'intérêts.
La secrétaire d'Etat adjointe pour l'Amérique latine Roberta Jacobson a précisé que ces premiers entretiens officiels entre les deux gouvernements se tiendraient en janvier à Cuba. Les deux pays profiteront de leurs négociations régulières et programmées de longue date sur les flux migratoires. Mme Jacobson conduira la délégation américaine.
Jeudi, la communauté internationale -- en Asie, en Amérique latine et en Europe -- continuait de s'incliner devant une "décision historique", un "geste courageux", voire la "fin de la Guerre froide".
Le président français François Hollande s'est réjoui de cette "détente", lançant que "la guerre froide, ça doit être terminé, une fois pour toutes".
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a salué un geste d'une "importance historique".