
Mais ces discussions ne portent pas sur un accord de partage de renseignements au sujet d'Al-Qaïda au Yémen, a précisé John Kirby à la presse.
"Etant donné l'incertitude politique, il est juste de dire que des responsables gouvernementaux américains sont en communication avec diverses parties au Yémen, où la situation politique est très changeante et très complexe", a déclaré M. Kirby.
"Il est aussi exact de dire que les Houthis auront certainement des raisons de vouloir parler aux partenaires internationaux et à la communauté internationale de leurs intentions et de la manière dont le processus va se dérouler", a-t-il ajouté.
Interrogé pour savoir si Américains et Houthis partageaient des informations sur Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), M. Kirby a répondu qu'il n'y avait "pas de schéma de partage d'informations avec les Houthis. Il n'y a pas d'accord formel pour le faire, et on a besoin de ces accords formels pour être en capacité de le faire".
Washington s'est engagé à poursuivre sa lutte contre Aqpa en dépit du chaos qui règne au Yémen, où le président Abd Rabbo Mansour Hadi, grand allié des pays occidentaux, a démissionné la semaine dernière après la prise du palais présidentiel par des milices houthies.
Les Etats-Unis ont mené une frappe de drone lundi, tuant trois membres présumés d'Al-Qaïda, a rapporté une source tribale à l'AFP.
Washington mise depuis longtemps sur le Yémen pour l'aider à lutter contre les extrémistes d'Al-Qaïda. Un petit contingent de forces spéciales américaines est déployé dans le pays pour aider l'armée yéménite à combattre l'Aqpa, considérée par Washington comme une des branches les plus dangereuses du réseau jihadiste.
Mais des responsables américains craignent que la confusion qui règne au Yémen ne compromette les opérations de contre-terrorisme et de renseignement.
Michael Vickers, sous-secrétaire à la Défense chargé du renseignement, a affirmé la semaine dernière devant le centre de réflexion Atlantic Council qu'on ne savait pas si l'objectif des Houthis était "de prendre le contrôle de l'Etat ou d'exercer leur influence et de le remodeler d'une manière qui soit conforme à leurs intérêts".
Par ailleurs, les miliciens chiites ont libéré le directeur de cabinet du président yéménite, dont l'enlèvement il y a dix jours avait précipité le pays dans une crise politique avec la démission de l'ensemble de l'exécutif, a rapporté mardi un médiateur de cette libération.