
Sur la seule année 2014, il y a eu 11 millions de nouvelles personnes déplacées dans le monde, et 60% d'entre elles vivent dans cinq pays : Irak, Soudan du Sud, Syrie, République démocratique du Congo et Nigeria, selon les données d'une ONG norvégienne, l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC).
Par ailleurs, pour "la première fois depuis 10 ans", l'Europe a également été "le théâtre de déplacements forcés massifs, provoqués par la guerre en Ukraine, qui a poussé 646.500 personnes à fuir leurs foyers en 2014". Ce nombre a presque doublé depuis le début de 2015 pour atteindre 1,2 million de personnes.
Au 31 décembre 2014, les pays comptant le plus de personnes déplacées étaient la Syrie (7,6 millions), la Colombie (6 millions), l'Irak (3,3 millions), le Soudan (3,1 millions) et la RDCongo (2,56 millions).
A ces 38 millions de personnes déplacées, il faut ajouter quelque 16 millions de réfugiés dans un autre pays, recensés par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), soit au total au moins 54 millions de déplacés ou réfugiés dans le monde.
Les civils irakiens sont ceux qui ont le plus souffert des déplacements internes en 2014, avec au moins 2,2 millions de personnes supplémentaires ayant quitté leurs foyers pour fuir les zones contrôlées par les jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Par ailleurs, au moins 40% de la population syrienne, un record mondial, ont désormais abandonné leurs maisons pour trouver refuge ailleurs dans le pays. Cela représente 7,6 millions de personnes (" 1 million en 2014), sans compter les 4 millions qui ont quitté le pays. En Syrie, les Palestiniens déplacés sont les « personnes les plus vulnérables » tandis que le nombre de déplacés en Libye a été multiplié par six, à au moins 400.000.
L'Afrique subsaharienne compte 11,4 millions de déplacés dans 22 pays. L'augmentation la plus forte a été constatée en République centrafricaine. Au Nigeria, les attaques du groupe extrémiste Boko Haram sont responsables du déplacement d'au moins les trois quarts du million de nouveaux déplacés. Les chiffres pour le continent américain restent stables. La vaste majorité des 7 millions de déplacés de la région vit en Colombie, mais de nouveaux déplacements, associés à la violence criminelle, ont eu lieu au Mexique, au Guatemala et au Salvador.
En Asie, 1,5 million de personnes supplémentaires ont été déracinées, portant le total à cinq millions, en raison notamment des offensives militaires contre les Talibans dans les zones tribales de l'ouest du Pakistan.