
C'est à Bruxelles que cette première entrevue a commencé en début d'après-midi entre hauts fonctionnaires d'un nouveau quintet baptisé "Groupe de Bruxelles" par Athènes et composé du gouvernement grec, de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE), du Mécanisme européen de stabilité (MES) et du Fonds monétaire international (FMI).
Les discussions entamées mercredi visent à "avancer sur le détail des réformes" qu'Athènes s'est engagée à mener avec ses bailleurs de fonds, a indiqué une porte-parole de la Commission, Mina Andreeva, en précisant que le "calendrier dépendra des progrès faits". Avec cette nouvelle dénomination de "Groupe de Bruxelles", et en s'incluant dans ce groupe, les Grecs anéantissent au passage le concept honni de "troïka", ces technocrates de l'UE, de la BCE et du FMI dont les visites pointilleuses et hautement sécurisées à Athènes étaient devenues un repoussoir pour la population.
Ce qui n'empêche pas que, parmi les participants aux discussions figurent Declan Costello pour la Commission européenne, Klaus Masuch pour la BCE et Rishi Goyal pour le FMI, soit les chefs de mission de l'ancienne "troïka".
Athènes a qualifié les nouvelles négociations de "politiques et techniques" et souligne qu'elles se dérouleront dorénavant plutôt à Bruxelles. Les discussions entamées mercredi font suite à l'accord conclu à l'arraché le 20 février entre Athènes et ses créanciers, donnant quatre mois de répit, jusqu'à fin juin, au gouvernement grec pour présenter des réformes et espérer en retour une aide financière.
Mercredi, Athènes a levé 1,3 milliard d'euros en bons du Trésor à trois mois, à un taux plus élevé que l'émission similaire il y a un mois, signe de la réticence des marchés à acquérir de la dette grecque.
Le gouvernement envisagerait désormais d'emprunter aux caisses de sécurité sociale ou d'utiliser les subventions européennes pour honorer ses dettes de mars, qui atteignent 6 milliards d'euros dont 1,5 pour le FMI.
Ce ne serait pas la première fois que les caisses de couverture sociale seraient appelées à combler le trou des finances publiques. Lors de la restructuration de la dette publique en 2012, elles avaient ainsi perdu plusieurs milliards d'euros.