
A l'issue d'une réunion extraordinaire de plus de six heures qui s'est achevée sans la moindre avancée dans la nuit de mercredi à jeudi, la zone euro a constaté son total désaccord avec Athènes, qui veut tourner la page de l'austérité et alléger sa dette.
Les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver à Bruxelles dès lundi. Deux semaines et demie après la victoire en Grèce de la gauche radicale Syriza, les antagonismes entre le pays et le reste de la zone euro semblent plus forts que jamais: Athènes veut à tout prix en finir avec la tutelle de ses créanciers (UE, BCE et FMI), ce qui irrite la zone euro. La réunion extraordinaire avait pour but de rapprocher les points de vue. Mais Athènes n'a pas présenté de propositions détaillées, ni d'ébauche de programme pour assurer son financement à court terme, selon des participants. La Grèce, représentée par son ministre, Yanis Varoufakis, "a argumenté sur l'échec des mémorandums", ces accords passés depuis 2010 entre Athènes d'une part, la troïka d'autre part, et basés sur l'octroi de 240 milliards d'euros de prêts en échange d'une austérité drastique et d'une longue liste de réformes. Les Européens veulent qu'Athènes demande une extension du programme actuel, avant d'envisager des solutions pour alléger la dette, qui représente plus de 175% du PIB grec. La décision doit être prise au plus tard lundi prochain, lors d'une nouvelle réunion de la zone euro, car plusieurs parlements doivent ensuite donner leur aval à un accord. Décidée à tirer un trait sur six années de récession et une austérité imposée à marche forcée, la Grèce souhaite la mise en place d'un "programme-relais" jusqu'en septembre, dans lequel elle respecterait 70% des engagements de réformes déjà passés avec ses créanciers.
Les 30% restants seraient remplacés par une série de réformes destinée à relancer la croissance, élaborées avec l'OCDE.