
Une énième séance de discussions au plus haut niveau - entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde et le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi - devait reprendre à 07H00 GMT, selon une source européenne.
Mais alors qu'un accord semblait à portée de main ces derniers jours entre le gouvernement grec et les trois institutions, avec lesquelles Athènes négocie pour obtenir de l'argent frais en échange d'engagements de réformes et de coupes budgétaires, la journée de mercredi s'est soldée par une nouvelle déconvenue, et les négociations semblaient dans l'impasse.
Une réunion des ministres des Finances de la zone, l'Eurogroupe, mercredi soir dans la capitale européenne n'a pu que constater l'absence d'accord. Une séance de négociations immédiatement après, entre les chefs des institutions et Tsipras, s'est achevée sans résultat tangible.
L'objectif restait pourtant jeudi de trouver un accord préliminaire qui puisse être présenté à l'Eurogroupe, convoqué pour une nouvelle réunion - la quatrième en moins d'une semaine.
La chorégraphie idéale verrait ensuite les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui se réunissaient dans l’après-midi d’hier, donner leur bénédiction à l'accord. Officiellement le sommet doit se pencher sur le sort des migrants qui affluent de plus en plus nombreux en Europe, et sur l'avenir du Royaume-Uni dans l'UE.
Mais à cinq jours d'une échéance de paiement au FMI, qu'Athènes ne pourra pas honorer sans déblocage d'argent frais de ses partenaires, le dossier grec est parti pour parasiter la rencontre.
Tsipras, porté au pouvoir en janvier sur un message anti-austérité, serait revenu sur sa proposition d'augmenter les cotisations de retraite, selon des sources gouvernementales grecques, et chercherait d'autres mesures à offrir en compensation.
Le système de retraite est un point d'achoppement essentiel des négociations, tout comme le champ d'application de la TVA. Les institutions s'inquiètent aussi des effets des mesures fiscales proposées par Athènes visant les entreprises sur une croissance déjà en berne.
Le gouvernement grec veut aussi obtenir des allègements de sa dette colossale - plus de 175% de son Produit intérieur brut (PIB) -, beaucoup d'Européens, Allemands en tête, ne veulent pas en entendre parler, du moins pas maintenant.
Les négociations sont compliquées par les divergences entre les institutions elles-mêmes. Athènes vilipende l'intransigeance du FMI, gage de sérieux au contraire pour beaucoup d'Européens.