
Le parti de droite UMP de l'ex-président Nicolas Sarkozy et ses alliés centristes (UDI) se sont assuré le contrôle de 66 départements sur 101, selon les résultats compilés par l'AFP (hors Guadeloupe). La gauche l'a emporté dans 33 départements et un département, le Vaucluse (sud), restait incertain.
Vingt-cinq départements ont donc basculé de gauche à droite, et un seul, la Lozère (sud), a fait le chemin inverse.
Le Front national (FN, extrême droite) a engrangé de nombreux élus, "un magnifique succès" aux yeux de sa présidente Marine Le Pen qui s'est félicitée du "niveau électoral exceptionnel" de son parti, "socle des victoires de demain".
Mais le parti n'a pas réussi son pari de prendre la direction d'au moins un département, a reconnu le numéro deux du FN, Florian Philippot.
La formation d'extrême droite jugeait initialement "crédible" d'emporter le Vaucluse, où s'est implantée son étoile montante Marion Maréchal-Le Pen, nièce de sa présidente, et l'Aisne (nord).
La prise de contrôle d'un département par le FN aurait constitué une nouvelle première historique après ses percées aux municipales et aux européennes de 2014.
Ces élections départementales étaient considérées comme un avant-dernier test dans la perspective de la présidentielle, avant des régionales fin 2015.
Jusqu'à présent, la gauche était à la tête de 61 départements et la droite de 40. Parmi ses pertes les plus symboliques, ont basculé à droite la Corrèze (sud-ouest), département du président François Hollande, et l'Essonne, près de Paris, fief du Premier ministre Manuel Valls.
Le chef du gouvernement a reconnu une victoire "incontestable" pour "la droite républicaine", en l'attribuant aux divisions de "la gauche, trop dispersée". Le scrutin de dimanche a une nouvelle fois été boudé par un électeur sur deux (50,01% d'abstention), parmi les quelque 40 millions de Français appelés aux urnes. Il marque le quatrième revers électoral de rang en un an pour les socialistes au pouvoir, après les municipales, les européennes et les sénatoriales l'an dernier.
La victoire de la droite a été amplifiée par l'éclatement de la gauche, divisée sur la politique sociale-libérale de l'exécutif. Son éparpillement avait entraîné l'élimination du PS et de ses alliés dans un quart des cantons dès le premier tour le 22 mars.
Le président Hollande a laissé entendre qu'il ne changerait ni de politique, ni de Premier ministre après le scrutin.