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​La production marocaine de lait appelée à s’adapter à la demande

Samedi 13 Décembre 2014

​La production marocaine de lait appelée à s’adapter à la demande
Si la production marocaine de lait qui s'est élevée, en 2013, à 2,1 milliards de litres de lait frais, répond en totalité à la demande locale, quid de ce qu’elle sera dans les années à venir ? A en croire une étude que vient de publier l'entreprise suédoise, Tetra Pak (leader mondial de solutions de traitement et de conditionnement de produits alimentaires), elle devrait se confirmer. «Mais à quel prix?», sont tentés de s’interroger plusieurs experts avertis suite à ce rapport annuel qui a, de prime abord, planché sur la demande mondiale de lait et en concluant qu’elle devrait dépasser l'offre disponible au cours des 10 prochaines années.
 Il s'agit, en somme, de conclusions intéressantes mises en exergue par la 7ème édition de l'indice des produits laitiers de Tetra Pak qui suit les faits et tendances de l'industrie laitière dans le monde. Elle montre, de ce fait, qu'au niveau mondial, même si l'offre de lait va augmenter durant la décennie à venir, elle ne parviendra pas à rattraper la cadence d'augmentation de la demande. «Comparée aux données de l'étude, la situation au Maroc ferait figure d'exception, puisque la production locale répond à la demande», a estimé Chakib Kara, directeur général de Tetra Pak Maghreb. D’après lui, l'industrie laitière dans le pays du soleil couchant se trouve en pleine phase de transition. 
«Pour anticiper les besoins futurs et envisager de profiter de certaines opportunités liées à l'export, le Maroc devra ainsi poursuivre l'accélération des projets d'élevage», a-t-il fait savoir. 
Soit, diront les experts marocains; Toutefois, non sans jeter un pavé dans la mare. En effet, la hausse des prix du lait au pays l’année dernière en avait déstabilisé plus d’un Marocain. Pis encore, surgie en août 2013, elle avait suscité, à l’époque, l’indignation et la colère de l’opinion publique et de plusieurs associations de consommateurs. Pour rappel, les raisons invoquées de cette augmentation, par les responsables du secteur concernaient plusieurs facteurs qui rentraient dans la chaîne de production, en l’occurrence, la hausse des prix des matières premières pour les aliments de bétail, l’augmentation du coût de transport, etc.
Que ferait donc l’Etat dans le cas où la demande future dépasserait l’offre ? En fait, au Maroc, on compte près de 400.000 exploitations laitières, principalement localisées dans les bassins côtiers du Nord du Maroc (Gharb, Doukkala, Chaouia, Souss-Massa), essentiellement au niveau des périmètres irrigués. Cette région représente plus de 20% de la production laitière nationale. Normale, de ce fait, que le plan agricole lui a consacré d’importants programmes qui devaient prendre fin en principe ce mois-ci. Il est aussi judicieux de savoir que si le secteur du lait génère un chiffre d’affaires de près de 8 milliards de dirhams par an et assure le soutien de plus de 450.000 emplois permanents, il rencontre, cependant, aujourd’hui plusieurs  problèmes de fond qui limitent son développement. En effet, tandis que 70% de la production nationale est destinée à l’industrie laitière privée et aux coopératives, 20% de cette production est destinée aux circuits informels (laiteries et autres), échappant à tout contrôle sanitaire. 
Quoi qu’il en soit, le Plan Maroc Vert a, paraît-il, prévu un développement massif  de la filière laitière pour atteindre des standards internationaux.
En parlant d’international, l’expert de l’entreprise suédoise a relevé que «de manière générale pour garantir les approvisionnements, à l'avenir, les producteurs laitiers sur les marchés en développement, auront besoin de trouver une forme de coopération et de consolidation avec les exportateurs des pays développés. Ce faisant, ils devront surmonter des problèmes d'ordre climatique et de disponibilité limitée de terres, d'eau, de fourrage, de bétail et d'expertise laitière».  Dans ce sens, Chakib Kara n’a pas manqué de souligner que le Maroc et d’autres pays concernés à l’instar de la Tunisie (dont la production en 2013 est de 655 millions), à titre d’exemple, seront probablement confrontés à ces difficultés.
En décodé, note-t-il, le Maroc devra, inéluctablement faire face aux défis liés à l’environnement, aux ressources naturelles et à la disponibilité du know how. Et de souligner que plusieurs marchés ont déjà entamé ce processus en citant l’exemple de l’Arabie Saoudite où malgré son climat chaud et aride, l’offre nationale est capable de satisfaire plus de la moitié de la demande de lait du pays, et qui plus est, un commerce d’exportation fiable s’est construit vers les pays du Moyen-Orient.
Axé sur l’offre et la demande de lait dans le monde, cet indice de Tetra Pack comporte des informations sur les habitudes de consommation à travers la planète et indique notamment que la consommation mondiale de produits laitiers, principalement de lait, de fromage et de beurre, devrait augmenter de 36% au cours de la prochaine décennie, pour atteindre plus de 710 millions de tonnes d'équivalent lait liquide, d'ici 2024.
De fil en aiguille, le rapport explique cette hausse par «la croissance démographique, la prospérité accrue et l'urbanisation grandissante en Afrique, Asie et Amérique latine».
A contrario, précise la même source, les marchés établis comme les Etats-Unis ou l’Europe enregistrent une chute de la consommation suite à l’évolution des modes de vie et des besoins alimentaires ayant profondément transformé les habitudes de consommation traditionnelles.
Nonobstant, il n’est pas superflu de tirer chapeau à  Tetra Pak, chef de file mondial des solutions de traitement et de conditionnement de produits alimentaires qui, à travers ses rapports annuels, permet d’aider les producteurs de lait à identifier de nouvelles opportunités de croissance tout en offrant aux observateurs du secteur des informations sur les faits, chiffres et tendances les plus récentes concernant l’industrie laitière régionale et mondiale.


Meyssoune Belmaza

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