
Deux mois après sa nomination ministérielle en remplacement de son père devenu roi, le prince a été propulsé sur le devant de la scène le 26 mars avec l'intervention militaire d'une coalition dirigée par le royaume saoudien sunnite contre des rebelles chiites au Yémen liés à l'Iran.
Depuis, des avions de combat de Ryad mènent des frappes quotidiennes dans ce pays voisin et des troupes au sol échangent des tirs avec des insurgés à la frontière yéménite. Huit soldats saoudiens ont déjà été tués dans ces accrochages.
Un mystère entoure l'âge exact du prince Mohammed qui porte une barbe bien taillée. Selon des experts et des médias, il a entre 30 et 35 ans.
Comme si la responsabilité de la défense du royaume n'était pas suffisante, le jeune ministre a été nommé mercredi second dans l'ordre de succession au trône et élevé au rang de deuxième vice-Premier ministre. Il présidait déjà le Conseil des affaires économiques et de développement.
Le décret royal annonçant sa promotion souligne les "grandes capacités" de Mohammed ben Salmane qui a fait ses preuves "pour toutes les missions qui lui ont été confiées".
Une biographie de la Misk Foundation, que ben Salmane a créée pour le développement de la jeunesse, indique que le prince a eu "une carrière professionnelle de 10 ans" et qu'il a été actif dans les affaires et la philanthropie.
Titulaire d'une licence en droit de l'université du roi Saoud, il est devenu en 2009 conseiller spécial de son père Salmane, qui était à l'époque gouverneur de Ryad, avant de diriger le cabinet princier en 2013 quand son père est devenu prince héritier.
En avril 2014, le prince Mohammed est devenu secrétaire d'Etat et membre du gouvernement, avant sa nomination comme ministre de la Défense et chef du cabinet royal le 23 janvier 2015, jour où son père a succédé au roi Abdallah, mort à 90 ans.
La guerre au Yémen l'a placé au centre de l'échiquier d'un royaume qui a désormais une posture régionale beaucoup plus affirmée, comparée au règne d'Abdallah.
Aussi bien Mohammed ben Salmane que Mohammed ben Nayef "sont crédités pour la manière exemplaire dont cette guerre a été menée jusqu'ici militairement et politiquement", a affirmé un conseiller saoudien, sous couvert d'anonymat.