
Ce texte dit "de sécurité intérieure", décriée par l'opposition et la société civile comme étant liberticide, avait provoqué des débats très houleux au Parlement, émaillés de bagarres.
La moitié des 130 articles retournera en commission pour y être amendée, a précisé le ministre, cité par l'agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.
Soixante-huit dispositions du texte ont déjà été adoptées depuis l'ouverture des discussions parlementaires sur ce projet législatif à la mi-février.
Lors de débats électriques, les députés de la majorité gouvernementale du Parti de la justice et du développement (AKP) et ceux de l'opposition en sont venus aux mains, faisant plusieurs blessés.
Les trois partis de l'opposition au régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan ont multiplié les artifices de procédure pour tenter de retarder l'examen d'un texte qui, jugent-ils, va transformer leur pays en "Etat policier".
Parmi les mesures adoptées, certaines dispositions inquiètent les détracteurs du projet comme la liberté donnée à la police de pouvoir retenir pendant quarante-huit heures et sans injonction d'un magistrat des personnes suspectées d'avoir dégradé des biens publics pendant une manifestation.
Dénoncé par l'opposition et les ONG de défense des droits de l'Homme, ce projet renforce le droit des forces de sécurité à mener perquisition, arrestations ou écoutes en l'absence de tout mandat judiciaire.
Des législatives auront lieu le 7 juin en Turquie où l'AKP qui dirige la Turquie depuis 2002 part de nouveau favori pour un mandat de quatre ans. Cette fois l'enjeu est d'obtenir au moins les deux-tiers des sièges du Parlement pour amender la Constitution et transformer le système traditionnellement parlementaire en un régime présidentiel répondant aux ambitions de M. Erdogan, accusé d'"autoritarisme" et de "dérive islamiste" par ses adversaires.