
Selon des diplomates, un projet de résolution en ce sens, mis au point par le groupe arabe de l'ONU, devait être distribué mercredi aux 15 pays membres du Conseil de sécurité par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil. Mais aucune décision du Conseil n'est attendue dans l'immédiat.
Plusieurs membres du Conseil, dont la Russie, sont réticents à lever l'embargo imposé depuis 2011 à la Libye, évoquant le risque de voir des armes tomber entre de mauvaises mains.
Les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne ont marqué mardi dans une déclaration commune leur préférence pour une "solution politique du conflit" en Libye.
L'Italie a cependant averti que le temps était compté pour une solution politique. "La détérioration de la situation sur place requiert un changement de rythme de la part de la communauté internationale avant qu'il ne soit trop tard", a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.
Après avoir envoyé lundi ses avions bombarder des positions de la branche libyenne du groupe Etat islamique (EI), en représailles à la décapitation de 21 chrétiens coptes, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait estimé qu'il n'y avait pas "d'autre choix" que de demander à l'ONU d'autoriser une intervention militaire menée par une coalition internationale.
Dans la foulée de ces raids, le Qatar a rappelé jeudi son ambassadeur en Egypte suite à un différend lors d'une réunion de la Ligue arabe, a annoncé l'agence de presse officielle QNA.
Des médias égyptiens ont rapporté que le délégué égyptien à la Ligue arabe, Tariq Adel, avait accusé le Qatar de soutenir le terrorisme au motif que le délégué qatarien avait exprimé des réserves sur une clause approuvant ces raids.
En tout état de cause, les ardeurs égyptiennes ont été douchées par des communiqués prudents des gouvernements occidentaux. La Tunisie s'est également opposée mercredi à toute intervention militaire chez son voisin.
L'armée égyptienne est déjà confrontée sur son sol, dans le Sinaï (Est), à l'insurrection du groupe jihadiste Ansar Beït al-Maqdess qui a fait allégeance à l'EI en novembre.
Plongée dans le chaos, la Libye est morcelée et sous la coupe de diverses milices, jihadistes ou non.