
Ce déploiement a été effectué "ces dernières semaines" à la demande des partenaires de la France et entre dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, a-t-on précisé à l'état-major. Il s'agit "d'assurer la liaison avec les armées" des pays partenaires de la France dans la région.
Un important contingent de troupes tchadiennes est aussi arrivé dans la région de Diffa, non loin de la frontière nigériane, selon des sources militaires nigériennes.
Selon une autre source militaire, 300 soldats tchadiens sont déployés dans la ville de Bosso, à la frontière avec le Nigeria. L'armée tchadienne dit avoir tué plus de 200 combattants de Boko Haram mardi lors d'affrontements qui se sont déroulés dans les villes nigérianes de Gambaru et Ngala, situées non loin de la frontière camerounaise.
Le Niger pourrait être le deuxième pays à intervenir au Nigeria après l'offensive terrestre lancée par les Tchadiens contre Boko Haram mardi.
Selon une source proche du gouvernement de Niamey, le Parlement nigérien se réunira lundi pour donner son feu vert à l'envoi de troupes au Nigeria.
En première ligne dans la bande sahélo-saharienne via son dispositif antiterroriste Barkhane, la France écarte, quant à elle, pour l'instant, tout engagement militaire direct au Nigeria contre Boko Haram.
Paris limite pour l'heure son soutien à une aide logistique et opérationnelle aux pays de la région et tente de favoriser le dialogue entre ses trois anciennes colonies (Cameroun, Tchad, Niger) et le Nigeria.
Plus de 10.000 personnes ont été victimes l'an dernier de l'insurrection menée par Boko Haram, qui souhaite instaurer un califat dans le nord-est du Nigeria. L'enlèvement de 200 lycéennes en avril 2014 par le groupe islamiste a suscité une vague d'indignation internationale et conduit Paris à accueillir un sommet sur la sécurité du Nigeria.
Nigeria, Cameroun, Niger, Bénin et Tchad ont déclaré à cette occasion une "guerre totale" à Boko Haram et promis une meilleure coordination. Fin janvier, face à la multiplication des incursions de Boko Haram dans les pays limitrophes, l'Union africaine a autorisé la mise en place d'une force régionale de 7.500 soldats venus des cinq pays de la région.
Le Conseil de sécurité de l'ONU les a invités jeudi à coopérer plus efficacement. Une réunion sur le sujet s'est ouverte jeudi au Cameroun, ce dont le Conseil s'est félicité. Il se réjouit en outre que la contre-attaque menée mardi par l'armée tchadienne l'ait été avec le consentement et la collaboration du Nigeria.