
A court d'argent, Athènes est revenu mardi vers la table des négociations en présentant une contre-proposition de réformes et de mesures afin de "combler les différends" et éviter une faillite.
Tsipras participait mercredi et jeudi à Bruxelles à une rencontre de dirigeants européens, latino-américains et caribéens.
Mais la question grecque pourrait s'inviter lors de ce sommet entre l'Union européenne et la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (UE-Celac) destiné à renforcer leurs liens commerciaux et diplomatiques, et qui se poursuivra jeudi.
Le Premier ministre devait s'entretenir en marge de ce sommet UE-Celac avec la chancelière Merkel, qui s'implique fortement dans les négociations aux côtés du président français François Hollande.
Une rencontre avec le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui joue volontiers le rôle de facilitateur dans ces négociations, n'est en revanche pas prévue alors que les relations entre les deux hommes se sont passablement refroidies ces derniers jours.
Jusqu'ici, le gouvernement de gauche radicale avait présenté un projet d'accord comprenant de nombreuses concessions sur le plan fiscal et budgétaire par rapport à ses engagements de campagne, mais jugées insuffisantes par ses créanciers.
Le nouveau document grec porte sur les réformes à mettre en œuvre, et suggère également l'utilisation des 10,9 milliards d'euros du fonds pour les banques et l'augmentation du nombre des bons du Trésor que la Grèce a le droit d'émettre.
Il porte aussi sur le transfert d'une partie de la dette grecque détenue par la BCE au fonds de soutien de la zone euro, le MES, une idée soutenue de longue date par le ministre des Finances Yanis Varoufakis pour faciliter le retour du pays sur les marchés.
La contre-proposition grecque propose aussi un nouvel objectif en terme d'excédent primaire, alors qu'un accord préliminaire avait été trouvé sur ce point la semaine dernière, a souligné une source européenne. Selon cette source, Athènes propose désormais d'atteindre un excédent primaire de 0,75% cette année contre 1% attendu par ses créanciers.
Alexis Tsipras a appelé mardi son parti, Syriza, à "soutenir l'effort du gouvernement", lors d'une réunion à huis clos du secrétariat politique.
Pour mettre ces tensions de côté, Athènes a envoyé lundi à Bruxelles deux émissaires du Premier ministre, dont le chef de file des négociations politiques Euclide Tsakalotos. Une rencontre a eu lieu avec Pierre Moscovici, le commissaire chargé des Affaires économiques.
Mais le temps presse: les caisses grecques sont quasiment vides et le pays doit rembourser près de 1,6 milliard d'euros au FMI le 30 juin, date à laquelle arrive aussi à son terme son plan d'aide.