
Ces informations à l'AFP émanant d'une source proche de l'enquête ayant eu connaissance de la teneur des enregistrements de la boite noire, confirment celle initialement dévoilée par le New York Times, et marquent une nette accélération de l'enquête après l'accident qui a suscité une émotion considérable dans toute l'Europe.
"Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash", a indiqué la source proche de l'enquête.
Les deux pilotes s'exprimaient en allemand. Et, à la fin du vol, les alarmes indiquant la proximité du sol retentissent, a indiqué cette même source qui n'était pas en mesure de dire si c'était le commandant de bord ou le copilote qui a quitté la cabine de pilotage.
Ces informations proviennent de l'audition par les enquêteurs de la boîte noire enregistrant les sons dans le cockpit. Le cockpit voice recorder (CVR) a été retrouvé mardi quelques heures après l'accident et sa lecture a été effectuée mercredi en fin de journée.
Dans la nuit, la compagnie allemande Germanwings a fait savoir dans un communiqué qu'elle n'avait pas eu confirmation de la part "des autorités compétentes" de ces informations. Elles interviennent alors que les premiers corps ou restes des 150 victimes de l'accident de l'Airbus de Germanwings, filiale de Lufthansa, ont été hélitreuillés mercredi par les équipes de secours sur le lieu du drame, près de Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence où étaient attendues jeudi des familles de victimes, venant surtout d'Allemagne et d'Espagne.
Sur l'explication du drame, "à ce stade, on ne ferme aucune hypothèse", avait indiqué mercredi le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) Rémi Jouty, précisant toutefois que l'avion n'avait pas explosé en vol, mais avait bien "volé jusqu'au bout" avant de se désintégrer en milliers de morceaux contre la montagne.
"Si les pilotes n'ont pas empêché l'avion d'aller s'écraser contre les montagnes, c'est que soit ils étaient inconscients ou morts, soit ils ont décidé de mourir, soit on les a obligés à mourir," avait résumé un expert, interrogé par l'AFP.
Le copilote de l'appareil était entré "récemment dans la compagnie" allemande Germanwings, filiale de Lufthansa, "fin 2013, avec à son actif quelque 630 heures de vol". Sa nationalité n'est par ailleurs pas connue avec précision, a poursuivi la même source.