
Les chefs de la diplomatie des grandes puissances et de l'Iran se sont retrouvés tôt mardi, après une courte nuit au cours de laquelle leurs experts ont continué à discuter pour tenter de venir à bout des dernières questions en suspens.
"Ce n'est pas réglé", a indiqué une source diplomatique, ajoutant que les discussions allaient se poursuivre toute la journée et qu'un accord restait possible. Le P5"1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et l'Iran sont censées parvenir ce jour à un premier compromis fondamental sur un dossier inextricable, qui empoisonne les relations internationales depuis 12 ans.
L'objectif est de s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Si le 31 mars n'est pas la date de la dernière chance, elle est en revanche une étape fondamentale pour parvenir à poursuivre les discussions et arriver à un accord historique complet, avec tous les détails techniques finalisés, d'ici le 30 juin.
Le Russe Sergueï Lavrov, qui avait quitté la Suisse lundi pour des obligations à Moscou, devait revenir à la mi-journée dans le palace Beau-Rivage surplombant le lac Léman, transformé en enceinte internationale depuis une semaine.
Deux points principaux posaient problème. En premier lieu, la durée de l'accord. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes, particulièrement dans le domaine de la recherche et du développement, sur au moins 15 ans, mais l'Iran ne veut pas s'engager au-delà de 10 ans.
La question de la levée des sanctions de l'ONU est aussi, depuis le début, un gros point de blocage. Les Iraniens voudraient voir tomber dès la conclusion d'un accord ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures liées à la prolifération nucléaire et prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU.
En cas de levée de certaines de ces sanctions, quelques pays du groupe 5"1 veulent en outre un mécanisme permettant de les réimposer rapidement au cas où l'Iran violerait ses engagements, selon un diplomate occidental.
Un échec ne signifierait pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, mais compliquerait cependant la situation.