
Plus tôt dans la journée, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) avait annoncé qu'un groupe armé avait attaqué le champ Al-Mabrouk exploité par une coentreprise qu'elle dirige et dans laquelle le groupe français Total détient des parts.
La NOC n'a pas été en mesure toutefois de préciser s'il y a eu des victimes, affirmant plus tard "avoir perdu tout contact avec le champ après l'évacuation du personnel".
Dans une déclaration à l'AFP, un porte-parole des gardes des installations pétrolières, Ali al-Hassi, a accusé la branche libyenne du groupe Etat islamique (EI) d'être derrière l'assaut, sans donner d'autres détails. Le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll, avait assuré plus tôt qu'il "n'y a pas d'Occidentaux, pas de Français parmi les victimes", en précisant que Paris était "en train de vérifier le nombre de victimes".
Total a indiqué de son côté que le groupe avait été informé de l'attaque, ajoutant que "compte tenu de la situation sécuritaire en Libye, il n'y a plus aucun personnel de Total depuis 2013 sur le champ", selon un porte-parole. "Total n'est pas opérateur. Le site est opéré par la compagnie Mabruk Oil Operation, dirigée par la NOC".
Le site d'Al-Mabrouk se trouve à 170 km au sud de Syrte, une ville située à environ 500 km à l'est de Tripoli et contrôlée par des groupes radicaux comme Ansar Asharia. Le champ est à l'arrêt, comme de nombreuses autres installations pétrolières du pays plongé dans le chaos, en raison des violences et du fonctionnement ralenti des terminaux d'exportation. Il produisait environ 40.000 barils par jour.
Depuis plusieurs jours, la Libye est le théâtre d'une série d'attaques revendiquées ou attribuées à l'EI. La plus spectaculaire a visé le 27 janvier l'hôtel Corinthia au coeur de la capitale libyenne, qui s'est soldée par la mort de neuf personnes dont cinq étrangers et a été revendiquée par le groupe jihadiste.
L'industrie pétrolière libyenne, autrefois lucrative, est durement affectée par l'anarchie dans le pays. Avant la révolte de 2011, la production s'élevait à plus de 1,5 million de barils par jour, représentant 95% des exportations du pays et 75% de ses revenus. La production est tombée à quelque 350.000 barils par jour en décembre.