
Le Bureau national des catastrophes a confirmé que six habitants avaient été tués par le cyclone alors que l'ONU avait fait état de la mort non confirmée de 44 personnes dans cet archipel aux 80 îles, l'un des pays les plus pauvres du monde.
Les autorités tentent d'évaluer l'ampleur des dégâts tandis que le bilan humain était impossible à déterminer précisément, 48 heures après le passage de Pam, un cyclone de catégorie 5 - la plus élevée - avec des rafales dépassant 300 km/h.
Baldwin Lonsdale, président de l'achipel de 275.000 habitants, a évoqué sur la BBC, la voix brisée par l'émotion, un "monstre qui a dévasté notre pays". "La plupart des bâtiments ont été détruits, de nombreuses habitations, des écoles, des cliniques ont été détruites", a-t-il ajouté depuis le Japon, où il participe à la conférence de l'ONU sur la réduction des risques de catastrophes naturelles. Le directeur pour le Vanuatu de l'ONG Save the Children, Tom Skirrow, a décrit le spectacle "d'une dévastation totale". "Les maisons sont détruites, les arbres sont tombés, les routes sont bloquées et les gens errent dans les rues, cherchant de l'aide".
"Nous voyons des maisons et des villages entiers qui ont été entièrement emportés", a ajouté Chloe Morrison, porte-parole de l'ONG World Vision. "Ces maisons étaient des constructions plutôt fragiles qui n'avaient aucune chance de résister devant un cyclone de catégorie 5".
Les ONG humanitaires craignent en particulier que la nourriture ne manque et soulignent que les conditions sont difficiles dans les centres d'hébergement d'urgence. "Dans la plupart des centres d'évacuation, plusieurs femmes et enfants sont entassés comme des sardines, alors que les questions de santé et de sécurité vont être primordiales dans les semaines à venir", a dit Nichola Krey (Save the Children).
Malgré tout, l'aide internationale commence à arriver en réponse à l'appel pressant lancé la veille par le président Londsdale.
Un avion militaire australien a pu atterrir sur l'aéroport de Port Vila, avec à son bord de la nourriture, des abris d'urgence et des médicaments. Un avion militaire néo-zélandais a apporté des vivres tandis qu'un appareil français chargé de matériel de secours est parti de Nouméa (Nouvelle-Calédonie).
Face au désastre, la France, l'Australie et la Nouvelle-Zélande coordonnent leurs moyens d'assistance: la France doit évaluer la situation tandis que l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui envoient en tout quatre avions, vont répondre aux besoins prioritaires de la population, selon Paul-Marie Claudon, directeur de cabinet du haut-commisaire de la République française à Nouméa.
Le Royaume-Uni a promis deux millions de livres (2,8 millions d'euros), l'Union européenne un million d'euros, la Nouvelle-Zélande 730.000 dollars. L'Australie a annoncé une aide de 5 millions d'AUD (3,6 millions d'euros).